Archives mensuelles : février 2008

Droit au laisser mourir : toujours la même rengaine

Laurent Gloaguen, d’Embruns, se fait le relais du cas d’une personne atteinte d’une tumeur très rare, qui lui déforme le visage, et qui demande à mourir. A partir librement. Sereinement. Un cas très poignant, diffusé sur Soir 3 et restitué avec beaucoup d’humanité par Laurent. Qui en fait cependant l’étendard d’une cause.

La vie de cette dame ne doit pas être rose. Elle ne se sent pas bien… Mais pourquoi devrait-on changer la loi, qui se veut générale, pour un cas particulier, comme cet appel semble implicitement le réclamer? Si ses proches l’aiment, comme ils disent, si son médecin est si sûr que sa « conscience » le pousse à l’aider, pourquoi ne le font-ils pas? Pourquoi n’assument-ils pas? Pourquoi veulent-ils le soutien de la loi, en bref, le beurre et l’argent du beurre? Cette dame refuse de choisir entre l’agonie et le suicide. Veut une « mort accompagnée »… Rappelons que ce cas n’a rien à voir avec celui de Vincent Humbert, déjà sujet à débat : elle n’est pas dans l’impossibilité physique de mettre fin à ses jours.

Au-delà de ce cas terrible, il y a, comme le rappelle Authueil, le risque de généralisation. Je préfère voir les proches de cette dame condamnés après coup, même symboliquement, plutôt que des innocents liquidés à cause d’une loi qui sera forcément générale. C’est en substance ce que dit Authueil :

Légaliser l’euthanasie, c’est faire sauter une digue, et prendre le risque de se retrouver avec des comportements abominables. Imaginez, dans les maisons de retraite, la « toute vieille, qu’en finit plus de vibrer, et qu’on attend qu’elle crève, vu que c’est elle qui a l’oseille », qu’on pousse à « choisir » de partir sereinement. Parce qu’elle gêne, parce que la maison de retraite, ça coute cher et qu’il ne va rien rester en héritage. C’est sordide, mais des situations comme celle-là sont bien plus fréquentes qu’on ne le pense. Il y a aussi ces malades, qui sont parfois touchés par des passages à vide où la souffrance donne envie d’en finir définitivement, et qui finalement, surmontent la maladie et guérissent. Si l’euthanasie est légale, et même si elle est encadrée strictement, il y aura des dérives.

Je ne veux pas comparer des situations différentes. Mais pendant ce temps, certains souffrent en silence. Avec courage, dignité. Il y a un moment où la médiatisation de sa douleur a des limites. Faire de la douleur un argument de la volonté de mourir, c’est entrer dans un engrenage dont on ne connaît pas les limites…

EDIT : à lire, pour comprendre le risque de généralisation, ce témoignage d’une cancérologue atteinte d’un cancer de la moelle osseuse, et qui clame ceci : « Avant cela, je considérais l’euthanasie comme un droit. Depuis que je suis malade, je suis absolument contre. » (merci à Polydamas pour le lien)

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Laïcité ou anticléricalisme?

A lire le dossier consacré aujourd’hui par Libération à la défense de la laïcité, on se demande où sont les vieux, les conservateurs, les inquiets. Je n’ai pas dit les intégristes, même si j’ai failli. Ou plutôt si, on le sait puisqu’ils y sont énumérés. Pardi! Ils sont à la CGT, au Grand Orient de France, à la Libre Pensée, à la FSU, à la Ligue des droits de l’homme, tous signataires « institutionnels » de ce fameux « appel laïque » qui a recueilli pas moins de 100 000 signatures depuis les discours de Sarkozy au Latran puis à Riyad. Franchement, qui aurait pensé que la Libre Pensée, adepte de la pendaison systématique de tous les croyants, allait réagir autrement aux propositions de Nicolas Sarkozy? Libé soutient l’appel, Laurent Joffrin, pas tellement si l’on en croit son édito mou et peu convaincu. Au fond, Sarkozy a réveillé les vieux réactionnaires endormis!

Plus ça va, plus je pense qu’il y a du fantasme anticlérical dans tout cela. Car laïque, d’après la définition – à mon avis bonne – donné par Wikipédia, désigne « un partisan ou un militant de la laïcité, c’est-à-dire de l’indépendance de la société civile à l’égard des institutions religieuses, et du domaine religieux de façon générale ». Mais dites-moi, Sarkozy a-t-il appelé à confondre sphère politique et sphère religieuse? A-t-il décidé de mettre en avant ses convictions (imaginer que notre président a des convictions religieuses est d’ailleurs ubuesque) lorsqu’il décide en tant que chef d’Etat?

La réponse est non. Les pétitionnaires n’entendent que ce qu’ils veulent entendre. Ils oublient par exemple ceci, que le président a déclaré avec force à Riyad : « en tant que chef d’un Etat qui repose sur le principe de la séparation de l’Eglise et de l’Etat, je n’ai pas à exprimer ma préférence pour une croyance plutôt que pour une autre. Je dois les respecter toutes, je dois garantir que chacun puisse librement croire ou ne pas croire, que chacun puisse pratiquer son culte dans la dignité. Je respecte ceux qui croient au Ciel autant que ceux qui n’y croient pas. J’ai le devoir de faire en sorte que chacun, qu’il soit juif, catholique, protestant, musulman, athée, franc-maçon ou rationaliste, se sente heureux de vivre en France, se sente libre, se sente respecté dans ses convictions, dans ses valeurs, dans ses origines. «  Alors, en danger, la laïcité?

Pas vraiment. Au demeurant, nos amis « laïques » tiquent essentiellement sur cette prétendue supériorité que Sarkozy aurait donnée au curé sur l’instituteur. Ce qui relève du révisionnisme coupable. Le président a constaté la réalité, à savoir que jamais, au grand jamais l’instituteur ne pourra remplacer le curé dans la définition du bien et du mal. Pourquoi? Tout simplement parce que ce n’est pas son rôle! L’Etat est la pour instruire, pas pour éduquer. Le bien et le mal, ce n’est pas son job. Il existe sans doute une morale laïque, une morale athée, mais ce n’est pas à l’instituteur de la définir : sinon, ce serait justement là une atteinte à la laïcité.

Deuxième chose qui chagrine nos bien-pensants : le fait que Sarkozy ait déclaré que le pays avait besoin de croyants. Alors qu’il n’a pas dit ça! Seulement que la France avait besoin de croyants pleinement croyants! Que les idéologies, contrairement aux religions ne permettent pas de « trouver un sens à l’existence » et ne « répondent pas aux questions fondamentales de l’être humain sur le sens de la vie et sur le mystère de la mort ». Où est le faux là dedans? Que sont ces phrases, à part des évidences, formulées à un président à des chrétiens? La pensée de Sarkozy, c’est qu’il n’y a pas de contradiction entre vouloir un Etat neutre et impartial et considérer le fait spirituel avec bienveillance, en se disant qu’à la limite, on a tout à gagner à avoir beaucoup de citoyens qui professent l’amour des autres. J’ai bien dit qui professent. Ce qui ne veut pas dire que les athées, par exemple, sont contre l’amour. Les athées ne sont pas exclus. Au fond, c’est ça qui chagrine l’appel laïque, c’est cette bienveillance? L’indifférence est-elle une meilleure solution?

Il y a un truc de bien, dans le dossier de Libé, c’est l’analyse selon laquelle le retour du religieux suscite un retour de l’antichristianisme. «Je sens monter dans la société des bouffées d’antichristianisme beaucoup plus fortes qu’il y a quelques années et je vois naître vis-à-vis de la religion un phénomène de curiosité bienveillante tout à fait nouveau. Les deux phénomènes coexistent. De ce point de vue, la situation française est très originale», y analyse Jean-Pierre Denis, directeur de rédaction de l’hebdomadaire chrétien La Vie. Cela paraît sensé.

Ce qui me gêne, c’est que bon nombre de gens avec qui on discute de ces questions ne sont pas crédibles car dans le fond, on voit bien qu’ils considèrent la religion avec méfiance. Comme un vague truc qui sclérose la pensée. Comme un instrument de manipulation des masses. Pour ceux-là, au fond, la laïcité est une bonne excuse pour lutter contre la religion. Dès qu’il est plus ou moins question de Dieu, cela bute sur le mur qu’ils ont installé dans leur cerveau. Alors si Dieu arrive dans le débat public, ça chauffe!

Quant à cette histoire de félicitations envoyées par la présidence à quatre diacres du Bon Pasteur nouvellement ordonnés, cela frise le ridicule. Dans le papier de Libé, Jacky Durand (que je croyais coureur cycliste) ne sait même pas faire la différence entre traditionnalistes et intégristes. Franchement, quand on ne comprend rien à rien, pourquoi on ne se tait pas?

EDIT : Authueil relève que tout le débat provient d’un hiatus sur la définition du mot laïcité. J’adhère à celle qu’il propose : la laïcité, c’est « la neutralité de l’espace public qui ne doit prendre parti pour personne, qui ne doit donner à aucune religion, ni à aucune idéologie la possibilité d’imposer à la collectivité ses propres schémas de pensée. Chacun doit pouvoir croire ce qu’il veut, ou ne pas croire, sans que cela ait la moindre conséquence, ni positive, ni négative. »

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Troskystes et fascistes, même haine, même combat

Une discussion animée menée au Bistrot de Nico me donne l’occasion d’évoquer ici la différence de traitement qui existe, dans notre pays, entre les « extrêmes », ou du moins les partis désignés comme tels dans notre « spectre politique ». Une différence qui montre bien l’imprégnation du marxisme en France.

D’un côté, le Front national, parti honni de tous, à qui Nicolas Sarkozy a pompé une partie de l’électorat (celui-ci retournera bien vite à ses premiers amours, une fois qu’il aura compris qu’il s’est fait rouler). Parti avec qui on ne peut pas envisager de pactiser, sous peine d’être excommunié sur la place publique, l’agora médiatique. Que dire, d’être lynché sur place! Souvenons-nous des régionales de 1998, et de cette alliance entre Charles Millon et les lepénistes locaux. Que n’avait-il fait là! Facho! Quatre ans plus tard, Le Pen était au second tour de la présidentielle. Manifestations à gogo, de ceux-là même qui avec leurs oeillères, refusent de comprendre ces électeurs inquiets plus que « fachos »! La diabolisation de ce parti, qui montre que la démocratie n’existe que pour ceux qui sont « convenables », a d’ailleurs toujours augmenté son audience dans notre pays…

De l’autre côté, on a les extrêmes de gauche, qu’on juge « sympathiques » sous prétexte qu’elle se réclament de la défense du petit peuple : c’est ce préjugé qu’il faut détruire. Lutte ouvrière est un parti sectaire et trotskyste, qui comme le rappelle Nico, flirte avec le PS aux municipales dans le seul but de ne pas laisser la mainmise du marxisme pur et dur à la Ligue communiste Révolutionnaire, qui tente d’unir la gauche de la gauche de la gauche dans un seul et même parti. Notons en effet qu’il est curieux de dire ceci : « LO voit d’un bon œil la constitution d’un nouveau parti radical de gauche, mais elle se refuse à rejeter, même par omission, le marxisme, le léninisme, le trotskisme, en voulant attirer à ce parti des militants venus d’horizons divers et qui pourraient n’être ni marxistes, ni léninistes, ni trotskystes. » et dans le même temps, de faire alliance avec un parti qui a tourné le dos depuis bien longtemps au léninisme et au trotskysme, à défaut d’avoir renoncé au marxisme. Quoi qu’on en pense, le choix de la LCR semble plus cohérent.

Et qui s’indigne de cette alliance entre un parti républicain, le PS, et un mouvement « ouvrier » qui vénère des criminels? Personne… Nul communiqué de presse tapageur, nulle réaction. Quand on pense que dans certains secteurs, les utopistes du MoDem vont se retrouver non seulement sur les mêmes bancs que des communistes, mais en plus, à côté de léninistes…

Le poids du politiquement correct, de la paresse et du conformisme intellectuels est passé par là. On aime bien réagir avec des réflexes formatés : il y a les gens fréquentables, et ceux qui ne le sont pas. C’est comme ça, et ça ne se discute pas. Deux poids, deux mesures?

Derrière cette différence flagrante de traitement entre l’extrême-gauche et l’extrême-droite, il y a cette idée, lancée par un des commentateurs de Nico : « comparer le FN et LO, c’est indécent.
on ne compare pas des racistes avec des humanistes, quand bien même ils soient utopistes! »

Ah bon? D’une part, le FN n’est pas plus ouvertement raciste que LO n’appelle ouvertement à égorger les chefs d’entreprise. Mais dans les deux cas, le discours peut mener à ces excès. D’autre part, il faut se poser une question fondamentale : pourquoi le racisme serait le mal absolu de nos sociétés? Pourquoi constituerait-il la pire offense à l’humain? Pourquoi?

Le mal absolu, c’est la haine, quelle qu’elle soit. Il faut que les antiracistes se mettent ça dans la tête. La haine de la différence ou la haine tout court, c’est du pareil au même. Et si quand vous écoutez parlez Arlette Laguillier ou Olivier Besancenot, vous voyez autre chose que de la violence, autre chose que du radicalisme. Et si vous pensez que l’abolition de la propriété peut engendrer autre chose que l’anarchie et le meurtre. Si vous voyez en Léon Trotsky – fondateur de l’Armée rouge, assassin des Koulaks et autres marins de Kronstadt – un humaniste. Et si, en fin de comptes, vous le jugez plus fréquentable qu’un raciste, n’hésitez pas à le signaler en commentaire.

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Trop de shoah tue la shoah

Une impression de déjà vu, après le dîner hier soir du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF). Nicolas Sarkozy y a reprécisé sa vision de la laïcité, mais surtout, il a proposé qu’à partir de la rentrée 2008, tous les enfants de CM2 se voient confier la mémoire d’un des 11 000 enfants français victimes de la Shoah : J’ai demandé au gouvernement, et plus particulièrement au ministre de l’Education nationale, Xavier Darcos, de faire en sorte que, chaque année, à partir de la rentrée scolaire 2008, tous les enfants de CM2 se voient confier la mémoire d’un des 11 000 enfants français victimes de la Shoah. Les enfants de CM2 devront connaître le nom et l’existence d’un enfant mort dans la Shoah. Rien n’est plus intime que le nom et le prénom d’une personne. Rien n’est plus émouvant pour un enfant que l’histoire d’un enfant de son âge, qui avait les mêmes jeux, les mêmes joies et les mêmes espérances que lui ».

La Shoah a été une chose horrible. Comment imaginer qu’on puisse décider de supprimer méthodiquement, un à un, tous les membres d’un peuple donné? Cela dépasse l’entendement. Mais on peut craindre qu’on en fasse trop, beaucoup trop à ce sujet. L’idée paraît bonne, humaine, bien sûr. Mais on éprouve un sentiment de lassitude à ce sujet. D’autant qu’on sent confusément que cette annonce ressemble à une autre : celle de la lecture de la lettre de Guy Môquet. Tous les élèves vont parrainer un petit juif déporté?

Nicolas Sarkozy entend ainsi lutter contre l’antisémitisme. Croit-il que la transmission de cette histoire va faire reculer cette haine stupide de l’autre? Croit-il que ceux qui détestent les juifs (on se demande toujours pourquoi) ignorent tout de la Shoah? A qui s’adresse, exactement, cette proposition?

J’ai visité, il y a quelques annes, le Musée de l’Holocauste de Washington D.C. J’avais 15 ans, j’ai été effrayé par tant d’horreurs suggérées. On m’avait donné à l’entrée une petite carte, avec le nom d’un déporté hongrois, mort gazé à 35 ans. Je m’en souviens encore. Je m’étais identifié à lui, preuve que l’idée de Sarkozy n’est pas stupide.

Depuis que je suis tout petit, j’ai l’impresion d’être sans cesse rappelé à mon devoir d’humain en ce qui concerne la Shoah. Comme si, en définitive, on devait se sentir coupable de quelque chose, voire redevable vis-à-vis des juifs actuels. Mais est-ce leur rendre service, véritablement, que de sans cesse marteler ce souvenir affreux? On peut en douter. Les films, les expositions, les livres, les biographies… On donne, au fond, du grain à moudre à ces irréductibles Dieudonnistes, qui ont beau jeu de faire les comptes et de comparer les mémoires des différents génocides.

N.B. Selon le Figaro, Ségolène Royal a attendu le départ de Nicolas Sakrozy pour faire son entrée au dîner. Le sectarisme de certains est sans limite, au PS.

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Les religions doivent-elles être compatibles avec la démocratie?

Au cours du meeting de soutien à Ayaan Hirsi Ali, hollandaise de 39 ans, d’origine somalienne et menacée de mort aux Pays-Bas pour ses critiques de l’islam, Ségolène Royal a dit ceci (j’ai entendu ses mots sur France Info, je cite de mémoire) : « Les religions doivent s’adapter pour être compatibles avec la démocratie ».

Un tel propos pose question. A partir de quand peut-on critiquer une religion? Celle-ci doit-elle être intangible, en-dehors de son époque, ou celle-ci doit-elle avoir prise sur elle? Le temps peut-il modifier le message des religions? Celles-ci, elles-mêmes, peuvent-elles critiquer la démocratie, critiquer leur époque?

Cette réflexion est cruciale pour l’avenir, mais n’en déplaise à Ségolène Royal, les religions ont préexisté à la démocratie et lui survivront sans doute. La question ne se pose donc pas tant vis-à-vis de la démocratie que du « monde » dans lequel nous vivons.

Je n’ai pas d’avis sur cette Somalienne, amie de Theo Van Gogh, le cinéaste déjà assassiné par les intégristes. Pierre Catalan a le sien, j’ai tendance à penser comme lui. Tout en ignorant, à vrai dire, tout de son histoire, de son parcours, hormis ce qu’on peut attendre dans quelques articles lus à la volée. Ceux qui menacent Ayaan Hirsi Ali sont des intégristes, des fous. Ils ne représentent pas une religion mais une idéologie. Mais peut-on attaquer une religion de manière aussi frontale? Est-on autorisé à dire que « la doctrine stricte de l’islam est incompatible avec une démocratie libérale »? Puisque personne n’a le droit de dire ce qu’est véritablement l’islam, en l’absence de magistère… Est-ce malin, d’aller provoquer des idiots?

Oui, l’excision est un crime. Oui la lapidation en est un. Oui, les injures qui sont faites aux femmes dans certains pays musulmans sont critiquables. J’ai du mal à saisir la justification du voile islamique. Mais ces maux proviennent-ils de l’islam, ou sont-ils culturels? Et qu’est-ce qui permet à Ségolène Royal d’étendre un propos destiné aux intégristes islamistes à toutes les religions?

Je ne suis pas musulman, je connais mal l’islam, ce qui rend les réponses difficiles. Ce qui me gêne, c’est cette référence à la « démocratie libérale », qui n’est pas un régime politique, comme nous l’avons vu la semaine dernière, mais plutôt un mode de vie, une façon de penser, un corpus de bienpensance. Une quasi-religion, de fait! Une religion qui nous dit ce qu’il est bon de penser ou pas.

Cette référence laisse à penser que les religions devraient se revêtir de « politiquement correct ». Qu’elles devraient subir un nivellement par le bas. Elles ne devraient plus déranger personne. Parle-t-on de dogme, ou parle-t-on d’us et coutumes? La religion catholique, par exemple, doit-elle renoncer à certaines de ses croyances pour s’adapter à la « démocratie libérale »? Doit-elle accepter de se « moderniser »? De céder à l’air du temps, elle qui a une expérience millénaire? 

Allez, mettons les pieds dans le plat puisqu’on y est : l’Eglise doit-elle, par exemple, se taire sur la contraception? Se taire sur l’homosexualité? Se taire sur la « liberté sexuelle »? Se taire sur sa doctrine sociale? Elle a sur ces sujets une position tranchée que beaucoup contestent. Qui agace. Mais la « démocratie libérale » signifie-t-elle que tout doit être lisse? Qu’il ne doit pas y avoir de divergences?

Une religion qui s’adapte ne peut être qu’une mascarade. En muant, elle reconnaît qu’au fond, elle a eu tort! Vous imaginez Benoît XVI, nous dire ceci : « Ah, désolé les gars, notre message a changé, il a fallu l’adapter, on nous a mis la pression là… » Mais le message, s’il est divin, est immuable! Les rites, eux, peuvent changer. Mais le fond ne peut pas évoluer. Qu’on criminalise l’excision, pourquoi pas. C’est un crime contre la femme, donc contre l’humain, et donc contre Dieu, fatalement. Extrapoler sur les religions me paraît toutefois hasardeux.

Et puis, que les sociétés fassent pression sur les religions est amusant lorsque les premières prétendent interdire aux secondes de s’exprimer dans le champ public. La laïcité, ça marche pas dans les deux sens? Il faut se rendre compte de ce que Ségolène Royal demande aux religions. Non seulement, vous devez vous la fermer, mais en plus, vous allez devoir changer, s’il vous plaît! Et sans vous plaindre! J’aimerais, plus que tout, savoir ce que Ségolène Royal entendait par « s’adapter ». Vraiment. Un désir d’avenir, peut-être?

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La Françafrique a-t-elle vraiment disparu?

Tiens, tiens. Voilà qui est intéressant : quelques minutes après son entretien hier à N’Djaména avec le ministre de la Défense, Hervé Morin, et après que Nicolas Sarkozy ait annoncé que la France ferait « son devoir » au Tchad, au moment où la situation semble se calmer entre forces rebelles et militaires fidèles au régime, le président Idriss Déby a confié lors d’une conférence de presse qu’il n’était « pas impossible » qu’il gracie les six membres français de l’Arche de Zoé condamnés par la justice tchadienne.

Ah bon, en quel honneur? « Il n’est pas impossible si la France en fait la demande (…) Bien sûr, il n’est pas impossible que j’examine cette question », a-t-il dit. On se souvient de l’attitude jusqu’au-boutiste de Déby dans le dossier de l’Arche de Zoé. Il en faisait un peu beaucoup. Le changement d’attitude est ici total. Quel miracle… On imagine bien la conversation qu’il a dû partager avec Hervé Morin. « Bon, tu es bien gentil là Idriss. On t’a aidé à te maintenir dans ton palais pourri et nos militaires y ont même écrasé quelques cafards. Si c’était possible de grâcier les zozos de l’Arche de Zoé, ça nous ferait un bon coup diplomatique. En France, on est encore loin de l’émeute, tu sais, mais la côte de popularité de notre bien-aimé Sarko Ier est en chute libre! » L’échange de bons procédés n’est même pas dissimulé. Comme au bon vieux temps!

 On avait beaucoup glosé, pendant la campagne présidentielle, sur les velléités sarkozystes de révolution de notre politique africaine. En mai 2006, Nicolas Sarkozy avait ainsi promis « une relation nouvelle, équilibrée, débarrassée des scories du passé ». On avait évoqué des changements d’attitude, la fin de l’Afrique à papa des années Mitterrand et Chirac, de cette fameuse « Françafrique », des rapports ambigus avec les chefs d’Etat africains, des pressions, des chantages à la sécurité et à la défense.

Il n’y a pas besoin d’être un spécialiste de l’Afrique pour constater, d’ailleurs sans porter de jugement à cet égard, que Nicolas Sarkozy n’a guère fait évoluer la vision française classique de l’Afrique, hormis en paroles, à l’occasion d’un discours de Dakar inutilement polémique. Il reçoit et échange avec les comparses habituels de la France, en général dictateurs (Omar Bongo, Khadafi, Ben Ali et compagnie). Il aide les présidents « amis » en cas de difficultés intérieurs, comme cela a été le cas au Tchad. Et il reçoit tout naturellement des « facilités » en retour! La rupture, c’est bien plus facile en mots…

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Pourquoi on peut être sceptique au sujet de la démocratie

Peut-on dire, à la manière de Churchill, que la « démocratie est le pire des systèmes à l’exception de tous les autres? » Plus le temps passe, plus la démocratie moderne cherche à s’étendre au monde entier, plus elle utilise la force pour y parvenir, et plus on peut se dire que cette volonté d’universalité cache un malaise profond. Au fond, pourquoi la démocratie se prétend-elle au dessus du lot? Qu’a-t-elle prouvé en terme de bonheur de ses citoyens? Est-on persuadé qu’on vive mieux en démocratie qu’ailleurs?

Entendons-nous bien, nous parlons ici de la démocratie comme mode de gouvernement, et non pas comme terre de libertés et comme Etat de droit. Bien entendu, il vaut mieux vivre en France démocrate qu’en Chine despotique. C’est au mécanisme de la démocratie que nous nous intéressons, en nous appuyant sur la lecture de Pourquoi je suis moyennement démocrate, de Vladimir Volkoff (et sur lequel le confrère kiwisien Bastogi avait déjà pondu un texte).

L’auteur ne fait pas mystère de ses affections aristocrates et monarchistes. Il n’est pas question de ça de mon côté. Juste de réfléchir aux erreurs fondamentales contenues dans l’acception même de démocratie moderne. La question de savoir quel régime serait meilleur est bonne, mais cela ne s’empêche pas de se poser quelques minutes au chevet de notre chère démocratie. Je vous en prie, évitez d’utiliser cet argument pour couper tout débat.

Le défaut numéro 1 de la démocratie, c’est le 50+1. Tous les autres découlent de ce postulat de base, qui n’est ni naturel, ni pertinent. Cette notion selon laquelle non seulement la majorité doit l’emporter à tout prix sur la minorité, mais en plus, avoir raison sur elle. Le critère majoritaire comme échelle de valeur. Avec tout ce que ça comporte comme risques en termes non seulement de manipulation de foules, mais en plus de versatilité du « peuple ». En termes de clientélisme. « Si les gouvernants recherchaient le bien public contre les intérêts de leur propre faction, on n’aurait pas tort de les taxer d’ingratitude », écrit Volkoff.
Cette notion veut dire, au fond, que ce que la majorité du peuple veut, c’est le bien. Soit il découvre un bien préexistant, soit il le fonde. Comment peut-on se satisfaire d’une telle naïveté?

Pour lui, on entretient volontairement le flou sur la notion de « peuple », qui est pourtant consubstantiel à celle de démocratie. Pouvoir du peuple, pour le peuple, par le peuple. « Comment peut-on prêter à ce groupe un visage collectif? (…) Dès que je suis d’un avis contraire à celui de la majorité, je sens qu’il y a un abus de langage à dire que le peuple est de cet avis là et non du mien. Des expressions telles que « le peuple veut » ne signifient proprement rien. Il faudrait dire : « lamajorité des citoyens qui ont exprimé leur opinion veulent que ».  »

On pourrait ajouter, de façon totalement provocatrice, que l’avis des uns ne vaut pas celui des autres. Un avis collectif me paraît assez sain. Mais pourquoi chacun de nous devrait être juge? Comment peut-on donner le même poids à mon vote, moi qui me renseigne scrupuleusement à chaque élection, qu’à celui de quelqu’un qui se prononce au regard de la télé, qui attend « j’ai une question à vous poser » avant de se décider? Pourquoi? C’est absolument irrationnel. « L’erreur ne devient pas vérité en semultipliant », disait fort justement Gandhi. Parce que dans le suffrage universel, on ne reconnaît que le mérite du nombre au détriment de celui de la compétence.

Volkoff critique aussi la démocratie en ce qu’on voudrait en faire une religion : « un minimum de cette tolérance tant vantée par les partisans de la démocratie suffirait pour que l’on admît divers procédés de désignation des gouvernants sont également estimables, compte-tenu de la géographie et de l’histoire. mais c’ets là que la démocratie modernedévoile ses prétentions au statut de religion : elle n’et plus un mode de désignation des gouvernants, elle a un corps de doctrine infaillible et obligatoire, elle a un catéchisme : les droits de l’homme, et hors des droits de l’homme, point de salut. » Et l’auteur de s’amuser à énumérer le paradis (terres démocrates), le purgatoire (dictatures de gauche), l’enfer (dictatures de droite), un clergé régulier (les think tank chargés d’appliquer les théories marxistes au monde libéral), un clergé séculier (les journalistes chargés de répandre cette doctrine) et un index (le silence médiatique dès que vous sortez de normes du politiquement correct). Il n’y a pas de liberté pour les ennemis de la liberté…

On pourrait gloser sur cette notion de droits de l’homme, qui est la caricature du monde démocrate, de ses prétentions et de son hypocrisie – « Que l’homme ait des droits dans l’absolu, qu’il se garantit lui-même à lui-même par le moyen de déclarations périodiques, nationales ou internationales, et d’ordinaire peu suivies d’effet, m’apparraît comm eun gigantesque canular »  – mais on sortirait du sujet. Au fond, ce qui peut distinguer une démocratie d’une dictature, c’est aussi le critère déclaratif : moi je prétends sauver les hommes, pas toi, donc tu es une dictature, pas moi. L’URSS n’était-elle pas composée de « démocraties populaires »? Les soviétiques n’ont-ils pas ratifié la convention universelle des droits de l’homme en 1948?
L’idiotie et la futilité représentéepar l’idéologie des droits de l’homme mériterait tout un ouvrage.

EJe ne retiens en revanche pas les arguments de Volkoff selon lesquels la démocratie porterait en germe le totalitarisme. C’est en partie vrai, puisque rien n’interdit au peuple de vouloir sa propre perte, et de confier le pouvoir à un fou. On l’a vu par le passé, et notamment en Allemagne. C’est en partie vrai également dans le fait quela démocratie ne se reconnaisse aucune limite : elle est absolue. Mais une telle dérive pourrait arriver encore plus rapidement dans d’autres régimes, et en particulier dans la monarchie ou l’aristocratie, qui peuvent vite se transformer en despotisme et en oligarchie.

Enfin, dans les démocraties modernes, il y a cette propension à vouloir faire de tous des égaux, à privilégier à toute force l’égalité sur la liberté. Nivellement par le bas, comme on le voit par exemple chez nous au niveau de l’éducation. Aucune émulation, les meilleurs sont suspects. Surtout, pas de cérémonie des prix, certains pourraient être vexés de ne pas en avoir. Poussé à l’extrême, cet égalitarisme conduit au multiculturalisme et au communautarisme. Ben oui, tous les modes de vie se valent alors il serait injuste d’imposer le nôtre à ceux qui émigrent ici!

Pour finir, il faut bien dire que non seulement la démocratie est contre-nature dans sa théorie, mais qu’en plus, elle n’existe pas dans les faits. Regardez autour de vous, dans vos mairies, dans vos départements, au niveau national. Vous repérerez très rapidement des exemples concrets. Tiens, la ratification du traité de Lisbonne par exemple? La démocratie est le système qui favorise le moins l’intérêt général, qui devrait pourtant être au centre de toute politique. Pourquoi? Parce que le pouvoir est capté par les partis, qui s’intéressent – et c’est bien compréhensible – à leur clientèle, et qui dirigent leur action en fonction d’enquêtes d’opinion ciblées sur des fragments de population. Parce que les électeurs sont manipulables et manipulés, sans cesse, par des puissances médiatiques qui ne représentent qu’elles-mêmes.

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Au programme cette semaine, le coup d’Etat simplifié!

Nicolas Dupont-Aignan a-t-il raison de parler de « coup d’Etat simplifié » pour désigner le mode de ratification choisi pour le Traité de Lisbonne? Le terme est sans doute un peu excessif, le Parlement étant une institution démocratique et surtout, habilitée à représenter le peuple français. En théorie.

Mais alors qu’aujourd’hui, le Parlement est justement réuni en Congrès à Versailles pour approuver la révision constitutionnelle préalable à la ratification (et déjà votée par les deux assemblées séparées), il faut souligner, répéter, marteler, que cette procédure est un scandale. Un scandale pour la démocratie, un scandale pour l’Europe. Je rappelle qu’on présente à peu de choses près aux députés et sénateurs – il serait temps que les ouistes arrêtent de prétendre qu’il s’agit d’un autre traité, cela ne sert pas leur argumentation – un texte retoqué en mai 2005 par plus de 54,67% des Français.

Les partisans du traité, particulièrement hypocrites sur ce coup-là, se contentent souvent de deux arguments pour justifier le choix de Nicolas Sarkozy : celui-ci avait prévenu qu’il agirait ainsi ; le parlement représente le peuple, et à tout prendre, il est mieux qualifié que lui pour s’exprimer pour l’Europe. Il y a parfois un argument bonus, le pire de tous : Et Nice, et Amsterdam, ils n’ont  pas été soumis à référendum, alors hein!

Autant d’arguments dont ils riraient s’ils étaient employés pour défendre une idée à laquelle ils seraient opposés. En soi, ce sont des non-arguments. Pourquoi?

Nicolas Sarkozy avait effectivement parlé de « traité simplifié » pendant la campagne. Son programme contient ceci, à la virgule près : « J’ai proposé à nos partenaires un traité simplifié limité aux questions institutionnelles que nul n’a contesté pendant la campagne référendaire (ah bon? Il me semblait pourtant qu’un certain Etienne Chouard n’avait pas arrêté de parler de ça… toujours cet aveuglement!) afin que l’Europe se dote rapidement des moyens de foinctionner efficacement à 27 membres (ne fallait-il pas y penser avant d’élargir à tout va l’Union à de nouveaux pays, juste pour le symbole et sans nous demander notre avis?) ». C’est tout ce qu’il avait dit. Mais qu’y a-t-il de simplifié dans ce traité, à part les symboles européens en moins? Sarkozy voulait runir la France du oui et celle du non. Il ne fait que diviser d’avantage. Je connais des tas de nonistes qui se sentent trahis, dépossédés de leur vote.

Le parlement serait aussi apte que le peuple pour s’exprimer sur la question, voire d’avantage. Je suis d’accord avec cette assertion. Mais encore faudrait-il que la notion de représentation soit clairement définie! Trouve-t-on cela normal, que trois ans après un refus du peuple à près de 55%, 80% des députés soient en passe non seulement de dire oui, mais en plus, de refuser le droit au même peuple de donner son avis?  Cela montre bien qu’il existe un décalage criant entre les élites et les citoyens sur cette question, comme sur d’autres. Comment comprendre que l’adoption d’un nouveau traité européen ne fasse même pas l’objet d’un débat dans notre pays?
Au fond, les dirigeants, les élus, se montrent d’un idéalisme sans bornes, quasi-aveugle, pendant que les citoyens ont le sentiment de perdre leur souveraineté au bénéfice d’institutions lointaines et peu protectrices. Ah oui, l’Europe, c’est beau. Mais l’Europe, c’est aussi un truc incapable d’élaborer et de mettre en place des barrières douanières extra-communautaires. A quoi ça sert de s’investir là-dedans, se demande-t-on? Si c’est juste pour le symbole ou pour se satisfaire de la paix qui règne depuis 1945, est-ce vraiment indispensable?
Soulignons au passage, encore une fois, l’idiotie congénitale du PS qui se dit favorable à un référendum, mais refuse de voter non à la révision ouvrant la voie à l’adoption parlementaire! Où en est ce parti de sa réforme interne?
On nous répète que le référendum, c’est la porte ouverte à tous les populismes, aux faux débats. On craint qu’on ne réponde pas à la question. Mais l’adoption parlementaire, c’est quoi? C’est un débat tronqué. Un débat en catimini. Encore une fois, qui parle d’Europe à part les nonistes?
Nicolas Dupont-Aignan me semble particulièrement bien inspiré lorsqu’il dit ceci :

Une fois de plus, les émissions auxquelles je suis invité sont annulées les unes après les autres, presque toujours en dernière minute. Il y a comme une paroi de verre érigée entre nous et les Français. Tout est fait pour dissimuler au peuple le forfait institutionnel perpétré dans leur dos.

A croire que les prescriptions du puissant centre de recherche fédéraliste, l’European Policy Centre, un « think tank » qui a pignon sur rue et bénéficie de nombreuses largesses financières, sont suivies à la lettre : ce dernier, fin novembre, a ainsi publié une étude (communiquée à la diplomatie française) invitant à respecter un « impératif de discrétion qu’impose le processus de ratification du traité tout au long de l’année. » Un souci de « discrétion » qui paraît le mieux partagé du monde dans les arcanes de l’eurocratie et qui a inspiré en septembre dernier à Jean-Claude Juncker, Premier ministre luxembourgeois et président de l’Eurogroupe, à propos de la Constitution bis, cet aveu chuchoté : « Bien entendu, il y aura des transferts de souveraineté. Mais serais-je intelligent d’attirer l’attention du public sur ce fait ? »

Ou ceci :

Il est sûr que si les médias n’en parlent pas, personne ne s’y intéressera ! Je demande aux journalistes, aux éditorialistes que je crois honnêtes et sincères pour la plupart, d’oser enfin parler des choses importantes. L’adoption du traité de Lisbonne qui transfère des pouvoirs considérables à des organismes non élus et qui vide de sa substance notre démocratie mérite débat, à tout le moins devoir d’alerte !

La vérité, c’est que l’Europe est coincée par un postulat de départ mensonger et suicidaire : il faut tous avancer ensemble, au même rythme, sans quoi c’est la crise. Il faut intégrer, intégrer, intégrer. La France sans l’Europe ne pourrait rien faire (ah bon?). C’est bien de cela qu’il s’agit : Nicolas Sarkozy n’a pas d’autre choix que d’agir ainsi, car sinon il perd la face au niveau européen. La France ne serait plus « dans le coup ». Et alors? La situation pourrait-elle être pire qu’aujourd’hui, économiquement parlant?

C’est pourquoi il faut soutenir les appels à manifester à Versailles aujourd’hui et ces prochains jours. Je ne pourrai moi-même y être mais je compatis de tout coeur avec ceux qui iront affronter le froid mordant pour protester contre ce « déni ». Non mais!

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