Délicieuse sensation. Un voyage entre l’imaginaire et le réel. Un transit entre le passé fiction et le futur vécu. Les noms défilent sur l’écran de cinéma, une ambiance se crée, les lumières se rallument au bout de quelques minutes pendant que les chuchotis s’emballent – dans les salles commerciales, curieusement, elles s’illuminent immédiatement, une façon de convenir que le film était bidon. Les yeux s’écarquillent, pendant que les ignares quittent la salle, ces forçats de la course. Ils sont déjà passés à autre chose. Surtout gagner cinq minutes.
Les autres continuent de rêver. S’étirent, ne cherchent pas à essuyer les éventuelles larmes du « not happy end ». Songeurs. Nostalgiques du film. Et si ça n’était pas terminé ? Pas tout à fait terminé. Dans la rue, quelques minutes plus tard, les avaleurs de générique seront dans la peau du héros. Emprunteront sa façon de voir les choses, de marcher, de fumer. C’est ça, la magie du générique. Il permet de reprendre pied, tout doucement. C’est le train d’atterrissage du film qui se pose sur le tarmac de la réalité.