On a d’un côté une police et une justice belge, qui ne voient pas où est le problème quand elles perquisitionnent à l’archevêché de Malines-Bruxelles, retiennent des dizaines d’évêques pendant toute une journée, profanent des tombes d’évêques, qualifient l’Eglise « d’organisation criminelle », et détruisent le travail d’une commission interne au diocèse, chargée de recueillir des témoignages de victimes des affaires de pédophilie :
Ce faisant, les policiers et le juge d’instruction ont fait la preuve à la fois d’une profonde bêtise et d’une sourde hostilité à l’encontre de l’Eglise. Quelle image ces enquêteurs ont-ils donc de l’Eglise pour imaginer qu’elle puisse elle-même violer les sépultures de cardinaux décédés pour y cacher d’éventuels documents compromettants ? Si ces documents existaient, pourquoi donc les conserver et non les détruire ? Et pensent-ils une seconde que l’Eglise aurait choisi d’ouvrir des tombes, d’écarter le corps décomposé qui s’y trouve, et de cacher les documents, plutôt que de les détruire comme des gens civilisés, en les brûlant voire en utilisant un broyeur ? C’est que non, chez ces gens-là, monsieur, on planque ces secrets dans les cercueils. Qui donc leur dira qu’ »emporter ses secrets dans la tombe » n’est pas une expression à prendre au pied de la lettre ? Et que tout ce que l’on voit à la télé – ou qu’on lit dans un roman – n’est pas vrai ?
On peut s’en amuser, l’initiative frôlant le burlesque, pour autant que l’on n’attache pas de prix au respect de nos morts. Mais il reste à la fois préoccupant de constater l’animosité évidente dont sont capables de faire preuve à la fois la police et la justice d’un pays occidental, et douloureux de constater la volonté d’humilier l’Eglise qui les a animés. Ces violations de sépulture, ignobles en elles-mêmes, inutilement vexatoires, sont hautement significatives. Pour qui aurait réfléchi deux minutes, leur inutilité était évidente. Comment ne pas percevoir une forme de jubilation à jeter à la face de l’Eglise que rien de ce qui peut lui paraître de plus sacré n’est hors d’atteinte ? On ouvrira même les tombes de vos pères…
C’est à lire chez Koz.
Et de l’autre, on a une Cour suprême américaine qui considère que la responsabilité juridique du Vatican pourra être engagée dans des affaires de pédophilie, et un avocat américain qui mène un combat non seulement pour les victimes d’actes de pédophilie, mais aussi dans le but de détruire l’Eglise :
Hier, aux Etats-Unis, la Cour suprême a ouvert la porte à la prétention du cabinet d’avocats Anderson qui veut prendre des millions de dollars au Vatican, considérant l’Etat pontifical, non comme un Etat (immunisé contre les poursuites judiciaires), mais comme « l’employeur » des prêtres pédophiles.
Anderson ne cache pas son objectif : ruiner l’Eglise romaine et la faire ainsi disparaître. C’est une question de conviction et de conscience, précise l’avocat, qui se réclame d’un néoprotestantisme hostile à la Prostituée de Babylone. Au passage, il y trouverait le moyen de devenir encore plus multimilliardaire. (Il l’est déjà, grâce aux affaires de pédophilie).