Prends-nous pour des idiots!

Extrait du Monde.fr, qui réalise le portrait de « l’avocat américain qui défie l’Eglise » :

Depuis 1983, Jeff Anderson et les cinq autres avocats de son cabinet, situé au centre de Saint-Paul (Minnesota), ont poursuivi des milliers de prêtres, d’évêques et de diocèses sur des allégations de violences sexuelles et d’abus commis par des prêtres et autres responsables catholiques. Il prétend n’avoir aucune idée de combien il a gagné avec ces affaires. En 2002, il estime que ce chiffre tourne autour de 60 millions de dollars (44,6 millions d’euros). « Ce n’est pas une question d’argent », affirme-t-il cependant.

Ben voyons!

Prends-nous pour des truffes. C’est le comble de l’hypocrisie : gagner des millions et prétendre qu’on en est détaché, que ce n’est pas l’objectif. Que c’est une croisade personnelle. En attendant, ce M. Anderson n’a pas prouvé quoi que ce soit : en ce qui concerne ce Père Murphy, Le Monde, décidément en pointe dans la désinformation ou les à peu près dès qu’on parle de l’Église catholique (que doit-il en être du reste!) a beau écrire que « les documents qu’il a fournis au New York Times ont en effet permis au quotidien de révéler, la semaine dernière, que Joseph Ratzinger, alors qu’il était chargé de la Congrégation pour la doctrine de la foi, n’a pas relevé de ses fonctions un prêtre américain qui avait commis des abus sexuels sur au moins deux cents enfants malentendants », tout ceci sent bon la mauvaise foi et l’acharnement compulsif.

On comprend que le « quotidien de référence » éprouve un léger frisson derrière l’échine en pouvant enfin coucher sur le papier que « le scandale des abus sexuels éclabousse toujours davantage le sommet de l’Eglise ». Chouette, enfin, on le tient, pourrait-on même carrément écrire, histoire d’être complet.

Non, soyons sérieux. Ces articles laissent à penser que le pape, alors qu’il était cardinal, aurait couvert un cas de pédophilie et aurait été indulgent avec un violeur. La réalité est tout autre, et tout homme de bonne foi devrait se renseigner avant de répéter des sornettes. Mais cela supposerait de prendre en compte les réponses du Vatican, ce qu’à aucun moment les médias dits sérieux n’ont fait dans cette affaire.

La réalité est donc que l’enquête civile menée contre ce prêtre, qui aurait abusé de 200 enfants handicapés dans les années 50 à 70, a été abandonnée. La congrégation pour la doctrine de la foi, que présidait Mgr Ratzinger, a été saisie du cas de ce prêtre 20 ans plus tard, sur la question de savoir s’il fallait le réduire à l’état laïc! Il n’y a donc pas eu de clémence à proprement parler accordée à un prêtre pédophile risquant encore de nuire, mais absence de sanction canoniques contre lui alors que celui-ci était sur son lit de mort, et n’avait plsu fauté depuis vingt ans.

On comprend que certains souhaitent être implacables envers les pédophiles, qui représentent aujourd’hui les criminels les plus absolus qui soient. Il faut l’être. C’est encore plus grave quand il s’agit d’éducateurs et a fortiori de prêtres. Mais de là à ne pas tolérer le fait qu’on puisse pardonner, il y a un cap qui en effet, séparera toujours l’Eglise des institutions strictement humaines.

Qu’a fait Jésus lorsqu’on lui a présenté la femme adultère? Il ne l’a pas jugée, mais lui a demandé de ne pas recommencer. Et il a donné une bonne leçon à tous les pharisiens de l’époque (qui ressemblent à ceux qui s’acharnent à vouloir à tout prix démontrer que la pédophilie est structurelle dans l’Église), en invitant tous ceux qui n’avaient jamais péché à lui jeter la première pierre. Ici, le Vatican indique que Benoît XVI, alors cardinal, a reçu un courrier de ce prêtre, le suppliant de ne pas le sanctionner. Le cardinal Ratzinger l’a écouté, d’autant que ces affaires remontaient à vingt années et que le père Murphy était mourant…

« Ratzinger a-t-il parlé de ce cas avec le pape Jean Paul II, comme le prévoit la procédure ? S’il l’a fait, cela signifie que Jean Paul II lui a peut-être demandé de dissimuler l’affaire. Dans ce cas, il ne peut pas être béatifié. En revanche, si Joseph Ratzinger n’a pas averti Jean Paul II, il doit déclarer sa responsabilité avec la même ouverture et la même transparence qu’il exige aujourd’hui de toute l’Eglise. Mais l’hypothèse la plus probable est que Jean Paul II a voulu cacher l’affaire », estime Giancarlo Zizola, présenté dans Le Monde comme un vaticaniste de référence. La notion de référence fait peur, décidément…

Il n’envisage pas qu’on puisse être simplement mû par la pitié. Qu’on puisse renoncer à une sanction, à une vengeance. Pour ces gens-là, le Vatican n’est qu’une institution comme une autre, où règnent forcément intrigues, jalousies, bassesse et vils calculs. Ils ne conçoivent pas qu’on puisse se décider pour des motifs plus nobles, qu’on puisse ne pas tout sacrifier à la nécessaire compassion dûe aux victimes. Pas étonnant, dans notre société qui ne pense qu’aux sanctions automatiques et aux peines planchers!

14 Commentaires

Classé dans Religion

14 réponses à “Prends-nous pour des idiots!

  1. Greg

    Tu t’énerves sur des choses qui peut-être, pour un fan de l’église, en valent la peine.
    Et pour d’autres qui sont simplement un manque de perspective de ta part.

    « Prends-nous pour des truffes. C’est le comble de l’hypocrisie : gagner des millions et prétendre qu’on en est détaché, que ce n’est pas l’objectif.
     »
    Si je lis bien ta citation, il a gagné (en fait, bravo Le Monde, c’est certainement ce qui a été gagné, pas ce que lui a touché, il n’a eu qu’une partie en tant qu’honoraires) 60M€ en 2002.
    Cela me semble assez logique et évident dès lors que oui, il est sincère, il ne fait PAS ça pour l’argent.
    Quelqu’un qui a gagné 60M€ en un an et fait ça depuis des années n’est pas motivé par le fric, car il en a assez pour mener un train de vie aussi délirant qu’il le souhaite pour le reste de sa vie.

    Il le fait effectivement parce que ça le passionne, ça devrait être une évidence.

    Alors après, que tu sois énervé contre les avocats qui essayent de soutirer le plus d’argent à l’église pour ses erreurs, pourquoi pas, mais ne présume pas des motifs des gens quand tu ne peux les comprendre du fait que tu n’es pas à leur place.

    J’ai connu deux personnes ultra-richissimes (un peu en dessous du milliard), ils bossaient comme des fous tout le temps, et ce n’était jamais de la vie pour l’appât du gain, mais par passion.

  2. sganarelle

    Greg a dit : « Quelqu’un qui a gagné 60M€ en un an et fait ça depuis des années n’est pas motivé par le fric, car il en a assez pour mener un train de vie aussi délirant qu’il le souhaite pour le reste de sa vie ».

    Ah, si seulement cela était vrai. Cela signifierait que les traders ne cherchent pas à maximiser leurs gains, mais font de la speculation sur des produits dérivés ne font ça que par passion. Cela signifieraient que les quelques dirigeants qui gagnent des millions et se font augmenter ne le font pas par cupidité..
    Que les meilleurs footballeurs ne choisisent leurs clubs qu’en fonction de la passion et non du salaire (certains ont déjà gagné de quoi vivre décemment jusqu’à la fin de leur vie, et de la suivante)

    Tres cher Greg, la cupidité n’a pas de limite, et j’ai l’impression que plus on a d’argent, plus on en veut, et plus on se détache de la réalité.

    Donc oui, il est probable que cet avocat soit aussi mû par la cupidité. Peut être pas seulement. Mais aussi.

  3. cilia

    Je suis un peu abasourdie par tes arguments.

    Tu accuses cet avocat d’être purement vénal.
    Je ne puis que te rappeler que par vénalité ou non, c’est bien l’existence de cas d’abus perpétrés par des prêtres qui lui apporte matière à travailler.
    Je ne suis pas certaine donc, que cet argument serve véritablement la cause que tu défends.

    Le principe est un peu le même pour le reste de ton argumentation.
    Ce que je comprends moi de l’extérieur, en te lisant, c’est que ce sont avant tout des personnes mal intentionnées et de parfaite mauvaise foi (avocats, journalistes, le Monde notamment) qui sont responsables de tout ce barouf.
    Et quand ce n’est pas cela, c’est parce que les mécréants sont infoutus de comprendre la puissance et le bien fondé du pardon dans l’Eglise ou parce que la société a arbitrairement décidé que la pédophilie était Le crime par excellence.

    Je comprends que tu sois sur la défensive puisque ton Eglise est attaquée, c’est très humain.
    Mais du coup, ton propos se résume à des attaques.

    Encore une fois, je comprends que tu sois sur la défensive et j’admets évidemment que tu écrives sur ton blog ce que tu souhaites, y compris à la seule destination des catholiques.
    Cependant, tu es aussi lu par des non catholiques qui ont pris l’habitude de trouver chez toi un moyen de s’informer plus justement des affaires polémiques qui concernent l’Eglise – c’est la rançon de la gloire, cher Chafouin -.

    Je veux que tu comprennes que je ne t’adresse aucun reproche. Mais je tiens à témoigner qu’une personne comme moi, découvre ces derniers jours que la pédophilie est répandue (quelques pourcents dans la population, ce n’est pas insignifiant), que chez les prêtres, ce taux n’est pas moindre, que les abus ont pu concerner des enfants placés en institutions spécialisées, qu’ils ont pu être perpétrés au cours de la confession etc…

    Sincèrement pour moi, il y a de quoi s’asseoir pour reprendre un peu ses esprits.
    Et il est évident que dans ces moments-là, on n’est guère prêt à se voir reprocher directement ou indirectement quoique ce soit.

    J’espère que tu comprends que ce commentaire n’est pas une accusation. Juste un gros ‘aïe’.

  4. Bashô

    à signaler, une mise au point intéressantes de John Allen, l’un des meilleurs vaticanistes (et que Le Monde gagnerait beaucoup à consulter) : http://ncronline.org/blogs/all-things-catholic/keeping-record-straight-benedict-and-crisis

    Par ailleurs, il a aussi fait un article intéressant qui montre que Cal Ratzinger était celui qui s’était le plus fermement engagé contre les abus sexuels : http://ncronline.org/news/accountability/will-ratzingers-past-trump-benedicts-present

    Sinon, je suis un peu réservé sur la dernière phrase. Même si le Vatican n’est pas aussi une institution comme les autres, la Curie n’est pas épargnée par les calculs, la bassesse, les intrigues ou les jalousies. Là où est l’homme, il y a de l’hommerie disait Saint François de Sales.

  5. @Greg

    Ok, vous connaissez deux milliardaires qui se moquent de gagner de l’argent… Et donc? Vous allez nous faire croire que c’est général? On est dans une société du toujours plus…

    « Il le fait effectivement parce que ça le passionne, ça devrait être une évidence »

    Je ne jurerai pas du contraire, mais dire que c’est une évidence, ça me paraît court.

    Au mieux, il a voulu se justifier après avoir répondu à la question des journalistes sur ce que ça lui avait rapporté. On se demande d’ailleurs ce que vient faire cette question. N’empêche qu’il y répond.

    @Cilia

    A mon tour d’être abasourdi… Il ne s’agit pas d’attaques de ma part, mais de contre-attaque.

    Cela fait un mois que je me retiens, que j’observe, attentif, les délires de Frédéric Lenoir, les attaques en-dessous de la ceinture de Hans Kung, sur le fait que la pédophilie est forcément liée au célibat des prêtres. Moi aussi j’ai dû digérer toutes ces révélations, qui n’en sont pas vraiment puisque ça fait des années qu’on parle des abus commis par des ecclésiastiques, surtout dans les trente glorieuses d’ailleurs. Moi aussi j’assiste effaré à tout cela, et je ne comprends pas.

    Mais ça fait aussi des semaines que je vois se préciser la chasse à l’homme qui n’a qu’un but : montrer que le pape est à l’instigation de tout ça, qu’il y a un méchant complot, toussa, que cette pédophilie a une cause structurelle. La semaine dernière, le New York Times a trouvé ce lien : haro sur Benoît XVI! Et tant pis, comme le signale Bashô, poru tous les éléments qui montrent que plus que tout autre pape, il s’est élevé contre les abus sexuels et a réclamé que la lumière soit faite et que rien ne soit dissimulé. Tant pis : présumé coupable!

    Alors ras-le-bol de ce système médiatique qui ne tourne toujours que dans un sens. Donc désolé si je schématise, si je ne présente pas toutes les facettes du problème, si je ne le vois que d’un côté.

    Désolé si je n’ai pas insisté sur le traumatisme des victimes, sur les abus, sur la honte absolue que cela représente pour l’Eglise, pour les autres prêtres. Désolé.

    Je n’accuse pas cet avocat d’être vénal, je l’accuse de vouloir chercher à tout prix à mener une croisade qui souille l’Eglise tout entière. Il le dit lui-même! Je doute juste de sa sincérité quand il prétend qu’il n’est pas du tout intéressé par l’argent. J’en doute fort.

    « c’est que ce sont avant tout des personnes mal intentionnées et de parfaite mauvaise foi (avocats, journalistes, le Monde notamment) qui sont responsables de tout ce barouf. »

    Nulle part je n’ai écrit cela. Ils ne sont pas responsables de la pédophilie de ces prêtres, des abus, ils sont responsables de la cacophonie que provoque leur absence totale d’éthique et leur violation constante du principe sacré du contradictoire. L’information est devenu un système qui tourne tout seul, dans le vide, qui s’autojustifie. Et en l’occurrence, les enquêtes sont menées dans un seul sens : prouver, à toute force, que le pape est mêlé lui-même. Des journalistes passent leurs journées là-dessus! On est dans une période d’hallali médiatique. On va exhumer plein de choses, les interpréter à sens unique, oublier de reccueillir la version du Vatican. On ne trouve que ce qu’on cherche, Cilia! Je suis bien placé pour le savoir. J’en ai vu, ces dernières semaines, des titres d’articles sous-entendant que le Vatican était mêlé à des affaires, sans voir dans le corps de l’article quelque preuve que ce soit!

    Donc oui, honte à ces prêtres qui malgré leur statut, malgré leurs voeux, malgré leur autorité morale, ont ruiné des vies d’enfants, trompé la confiance des parents, et cerise sur le gateau, causé préjudice à leur Eglise.

    Mais voilà, on n’oublie pas que ce sont des hommes, des pécheurs, qui ont des possibilités de rédemption. Ils ont fauté, mais faut-il les lapider?

    Je pense aussi, et c’est tout le sens du billet écrit par Koz sur Sacristains, aux prêtres, aux séminaristes, qui se voient rejetter à la face le fait qu’ils seraient des pédophiles en puissance, qu’ils y seraient plus enclins que d’autres, puisqu’ils ont fait voeu de célibat! Ce n’est pas juste, voilà tout.

    @Bashô

    « Là où est l’homme, il y a de l’hommerie disait Saint François de Sales. »

    Bien sûr, mais c’est une institution où plus qu’ailleurs, on peut s’attendre à ne pas trouver que cela.

  6. Bashô

    Le Chafouin> Vous avez tout à fait raison, mais il faudrait se garder de tomber dans le piège inverse : trop idéaliser ce qui se passe au Vatican. Comme disait K. Rahner, si le pape est de plus un saint, c’est une « heureuse surprise. »

    Ceci étant dit, j’exprimerai une autre réserve. Dans votre réponse à Cilia, vous ajoutez « surtout dans les trente glorieuses d’ailleurs » et ça me fait un peu tiquer. Serait-ce à cause des années 60 que les prêtres seraient plus enclins à sauter le pas? C’est du moins ce qu’on entend de plus en plus dans les hautes sphères ecclésiales. Cette position est très discutable, et ceci pour au moins deux ou trois raisons :

    Les abus sexuels recensés en Irlande remontent jusquaux années 50, donc soit bien avant le mouvement des années 60 (qui de surcroit a touché bien plus tard le tigre celtique que les autres pays). En cause, le fonctionnement en vase clos de l’Eglise d’Irlande et l’absence de responsabilité. On peut faire le parallèle avec les orphelinats d’états (et donc non religieux) où il y a eu autant d’abus, et ceci aussi loin qu’on remonte. Et de même, en France, des personnes, dont des septuagénaires m’ont rapportés de tels actes dont ils furent victimes dans leur prime jeunesse.

    Rousseau, dans ses Confessions, rapporte une tentative de sollicitations sexuelles dont il avait fait l’objet dans un centre pour jeunes tenu par des religieux en Italie. Comme il s’en émouvait, des religieux le prirent à part pour lui dire que ce n’était pas si grave que cela et qu’il ferait mieux de se taire. De fait, la plupart des lecteurs de l’époque s’indignèrent non du délit lui-même mais de son « impudeur. » Il y a aussi peut-être une allusion en filigrane chez Voltaire. Mais il faut souligner que l’acte pédophile était moins tabou jusque dans les années 60. C’est justement à cette époque qu’on a vraiment commencé à parler du corps en soi et des droits afférents (par exemple, criminalisation du viol).

    Bref, tout ça pour dire que dire que c’est la faute de mai 68 et de son hédonisme, c’est un peu court…

  7. Bashô

    Par « moins taboué, je veux dire que c’était moins « dénoncé ». En sociologie de la déviance, il y a deux points importants : la norme elle-même et sa dénonciation. On savait que l’acte pédophile violait la norme mais on ne la dénonçait pas jusqu’à une date relativement récente. Pour une présentation vulgarisée de la sociologie de la déviance, on peut lire cette note :
    http://uneheuredepeine.blogspot.com/2009/08/orelsan-le-voile-integral-et-la.html

  8. @Bashô

    « dire que c’est la faute de mai 68 et de son hédonisme, c’est un peu court… »

    J’ai parlé des trente glorieuses, pas de mai 68… Je ne pensais vraiment pas à ça. Certains ont mis en cause le fait de prendre des séminaristes très jeunes ou immatures (notamment dans les anciens « petits séminaires »). D’autres le manque de formation psychologique. L’Eglise de France s’est dotée il y a quelques années d’enseignements sur le thème de la sexualité et du célibat.

    « mais il faudrait se garder de tomber dans le piège inverse : trop idéaliser ce qui se passe au Vatican »

    Je vais faire des efforts en ce sens 😉

    « En sociologie de la déviance, il y a deux points importants : la norme elle-même et sa dénonciation. »D’où l’importance que les faits soient dénoncés pour que la norme soit mieux respectée… En ce sens je suis tout à fait partisan des dispositions de transparence prônées par le Vatican.

    Et en effet la pédophilie a longtemps été non pas accepéte mais tue. C’est un progrès que cela ne soit plus ainsi : mais il faut faire attention à ne pas juger les époques passées avec nos yeux d’aujourd’hui. On en revient toujours à ça…

  9. « je l’accuse de vouloir chercher à tout prix à mener une croisade qui souille l’Eglise tout entière » Pas si sûr, je ne serais pas surpris que cet avocat n’en ai rien à faire de l’église et de ses pédophiles. Seule lui importe l’action collective en justic quelqu’en soit la cause à « défendre ».
    Je vous conseille la lecture du livre de John Grisham  » La transaction » qui démonte par le menu le phénomène des class-actions aux USA: Peu importe le degré de culpabilité des supposés accusés, peu importe le préjudice subi par les victimes, seul le pognon compte chez ces avocats spécialisés non pas dans la lutte contre la pédophilie mais dans la façon de faire un maximum de fric.
    Cordialement,

  10. S1ned

    « C’est le comble de l’hypocrisie : gagner des millions et prétendre qu’on en est détaché, que ce n’est pas l’objectif.  »

    T’abuses là… C’est pas parce que tu gagnes plein de fric grâce à des affaires que c’est que pour l’argent. A mon avis, cet avocat, ses millions, il va les gagner s’il est bon. Donc église ou pas, il sera aussi riche. Après peut être que c’est un but personnel de « pourchasser » les pédophiles, violeurs etc…

  11. Oscar

    Faut-il parler de cet avocat ou de la pédophilie en général ?
    En tout cas, en ce qui concerne la pédophilie, j’observe plusieurs phénomènes :
    – seule l’Eglise est attaquée en tant qu’institution. Or, il me semble que des cas de pédophilie sont répertoriés dans de nombreuses institutions, dont on ne parle pas forcément.
    – seule l’Eglise doit faire une repentance générale (elle a d’ailleurs bien raison de le faire, mais il n’y a pas de raison qu’elle le fasse seule).
    – les cas de pédophilie doivent forcément vouloir dire soit que l’institution est mauvaise, soit qu’elle doit changer (mariage des prêtres) : mais 80 à 90 % des actes pédophiles sont commis en famille, sans que l’on demande la suppression des familles ou le voeu de chasteté pour l’ensemble de la population…

    Je trouve finalement normal que l’Eglise soit très sévère sur ces faits terribles, qu’elle prenne des mesures drastiques, et qu’elle demande pardon.

    Mais je trouve lamentable qu’on profite de drames aussi douloureux pour la dénigrer et la traîner dans la boue, que ce soit pour faire des sous ou autre chose. Ce n’est que profiter de manière ignoble il faut le dire de l’extrême déréliction de nombreuses personnes touchées par la pédophilie. On ne sait plus comment salir Benoît XVI, alors on lui jette cela à la figure…

  12. Bashô

    Comme j’ai un peu plus de temps, je réponds plus longuement.

    1) Alors en fait Cal Ratzinger n’a pas été « gentil » du tout avec ce prêtre. Bien au contraire, il a demandé à l’archevêque la sanction administrative la plus forte sans avoir à passer par les tribunaux canoniques du Saint Siège qui étaient eux plutôt indulgents… Le but du gravioribus delictis était justement de réserver ces affaires de manière générique à la CDF et ainsi réagir plus vigoureusement. Une « vie de pénitence etc » est en quelque sorte la plus forte sanction qu’on puisse faire sans avoir à s’embarrasser d’un procès canonique toujours long et à l’issue parfois incertaine. Mais il faut lire le premier lien de John Allen. 🙂 Mais j’insiste, le pardon ne faisait pas partie des préoccupations du Cardinal.

    2) Ensuite, le fond du problème est le rapport entre l’Eglise et la société civile (ou « sécularisée » comme précisent des prélats). Faut-il dénoncer les prêtres fautifs aux autorités civiles. En la matière, la stratégie de l’Eglise était : on lave le linge sale en famille. Et résultat, des prêtres ont continué des années à violer des mineurs. Lorsque l’affaire a commencé à éclater aux USA, la première réaction du Cal Law fut de menacer la presse de la colère de Dieu (sic!). On ne peut pas comprendre la profonde méfiance du public américain si on oublie cela.

    3) Enfin, il ne faut pas oublier que beaucoup voit encore l’Eglise comme societas perfecta, c’est-à-dire que l’Eglise est auto-suffisante y compris en matière pénale; l’Etat ne doit surtout pas y mêler son nez. Ceci explique que des évêques ont tout fait pour laver le linge sale en famille.

  13. Castafiore

    Sur 15000 cas de violences sexuelles perpétrées en Allemagne, 100 viennent de membres de l’Eglise.
    Certes c’est lamentable et horrible, mais c’est un peu court de se limiter à l’attaque de l’Eglise.

  14. @Bashô

    Je vous réponds enfin…

    La lettre dont vous parlez, gravioribus delictis, date de 2001, donc bien après le règlement du cas Murphy. En revanche, j’ai cru comprendre du billet de M. Allen (merci du lien) que si seulement 20% des cas arrivent à la Congrégation pour la doctrine de la foi, c’est parce que les évêques américains voulaient éviter la solution du procès canonique, trop longue, et qu’ils voulaient une solution rapide et musclée.

    Quand je parle de pardon, je veux dire que le cardinal Ratzinger a dû se dire que la priorité n’était pas de réduire à l’état laïc un prêtre mourant qui ne risquait plus de faire du tort.

    Sur le « linge sale » : en effet cette stratégie malheureuse a eu court pendant longtemps. Cette stratégie est mauvaise non pas en soi, mais parce qu’elle a conduit des évêques à mettre d’autres enfants en danger. Je crois que Gravioribus delictis met fin à cette façon de faire, en unifiant la solution à apporter à ces cas de pédophilie, et en créant une règle du jeu dans laquelle la procédure pénale a toute sa place. Il faut que je lise la lettre plus en détail pour en avoir la certitude.

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