Contraception : et si on laissait les parents faire?

passcontraceptionLuc Chatel et Ségolène Royal se sont empoignés sur la question de la contraception au lycée :  si la seconde a décidé de distribuer, dans les lycées de sa région Poitou-Charentes, de « pass-contraception », le premier lui répond qu’on ne peut se substituer au Planning familial. Et les parents, dans tout ça?

Les parents, forcément des ringards. Il suffit de lire cet article de Libération pour s’en convaincre. Notre vaillante reporter s’en est allée à la sortie d’un lycée, interroger des jeunes filles « avec des piercings et des étoiles au coin des yeux ». Les filles racontent leurs réticences à aller voir l’infirmière scolaire pour se faire prescrire la « pilule du lendemain ». Expliquent comment le regard des autres les gêne. Et comment leurs parents, bien sûr, sont des has-been profonds en matière de sexualité.

Moralité, comme en s’en doute : vive l’initiative de Ségolène Royal! Ben ouais. La présidente du Conseil régional de Poitou-Charentes a proposé de contourner toutes ces difficultés, en distribuant directement dans les lycées des « pass-contraception ». Chacun de ces petits carnets de chèques, qui coûtera 144€ à la région(coût total de l’opération : 400 000€) mais sera gratuit pour les lycéennes, contiendra des tickets pour une visite chez un médecin, chez un gyéecologue, ainsi que des bons pour obtenir des contraceptifs en pharmacie. Ces pass seront accompagnés de préservatifs, pour que la fête soit plus joyeuse.

Interrogée par l’AFP, une infirmière scolaire évoque un « outil supplémentaire pour lutter contre les grossesses précoces et non désirées ». On n’agit ainsi qu’en aval, par peur de passer pour des réacs à expliquer, en amont, que coucher avec n’importe qui, à n’importe quel âge, est une très bonne manière d’arriver à une « grossesse non désirée ». Mais à partir du moment où tous les comportements se valent, et où la sexualité est un droit sacré et inaliénable, à quoi bon? Christine Boutin aura beau parler du rôle important de la « pédagogie de l’amour », elle sera toujours moins populaire que celle qui distribue des capotes à la sortie d’un lycée.

Ce qui est amusant, dans tout ceci, c’est qu’en réponse, la droite n’a offert qu’un concert de propos décousus et sans intérêt. Ségolène Royal a parfaitement manoeuvré, comptant sur la peur chronique de l’UMP de passer pour un parti de réacs de service. Seul Jean-Frédéric Poisson, porte-parole du parti chrétien démocrate, a fait autre chose que bafouiller, en indiquant que selon lui, « la proposition de chèques-contraception est dangereuse à plus d’un titre, puisqu’elle vise à écarter les familles de l’éducation sexuelle de leurs enfants. Une telle socialisation de la vie privée des Français est intolérable. (…) C’est une manoeuvre politicienne qui oublie l’intérêt supérieur de nos enfants, de nos familles ainsi que le respect de nos institutions. Il y a là un mélange des genres dangereux pour notre société ». Luc Chatel, le ministre de l’Education national, commence bien, lorsqu’il rétorque que « nous avons affaire à des élèves mineures, l’autorité parentale est quelque chose qui compte « , mais se prend aussitôt les pieds dans le tapis en ajoutant que « l’Education nationale n’a pas à se substituer au planning familial, seul autorisé à prescrire des contraceptifs à un enfant mineur ».

Certes, il n’est absolument pas dans le rôle de l’Education nationale (qu’on devrait rebaptiser Instruction publique, pour ôter toute ambiguïté) de prescrire des contraceptifs. Mais de deux choses l’une : soit on veut « respecter l’autorité parentale », et dans ce cas, on ne confie cette tâche à personne d’autre qu’aux parents. Et surtout pas à une association militante comme le Planning familial. Soit on postule que l’autorité parentale est défaillante – comme dit Ségolène Royal : « Quand on est jeune, on n’a pas envie de parler de ces problèmes à ses parents, poursuit la présidente de Poitou-Charentes. Je sais ce que c’est, j’ai éduqué mes filles. » – et dans ce cas, pourquoi s’arrêter au Planning? Je rappelle que les infirmières scolaires sont déjà habilitées à délivrer la pilule du lendemain. Qu’en dit Luc Chatel?

Pour l’instant, l’idée de Ségolène Royal fera flop tant que le recteur d’Académie (et donc Luc Chatel) n’aura pas autorisé la distribution des ces pass, qui ont déjà été envoyés aux infirmières scolaires.

Les parents d’élèves, qui sont les premiers concernés par cette idée, ont réagi de façon divisée : Pour Philippe Vrand, de la Peep, « sous couvert de lutter contre les grossesses de jeunes filles, cette initiative va banaliser l’acte sexuel et l’usage de la contraception. Prendre un contraceptif est un acte important dans la vie d’une jeune fille », tandis que du côté de la FCPE, on admet que « l’Éducation nationale ne remplit pas suffisamment son rôle d’information et de sensibilisation auprès des élèves. Or il est souvent très difficile de parler de sexualité en famille ». Difficile, oui, mais impossible? On parle de la contraception, du corps, de la sexualité, bref, de notions capitales de la vie. N’est-il pas dommage d’exclure ainsi les parents, de manière aussi radicale? N’est-il pas scandaleux de proclamer de manière aussi tonitruante l’inefficacité des parents? Une nouvelle fois, l’Etat (ou les collectivités locales, c’est du pareil au même) oublie une notion importante : le principe de subsidiarité.

Tout ceci  ressemble, au final, à une fuite en avant. Alors que les mineures ont de plus en plus accès à la contraception, et surtout, alors qu’elles peuvent y accéder sans même en référer à leurs parents, le nombre d’avortements continue d’augmenter dans cette catégorie de la population. Et que veut faire Royal? Continuer sur la même voie, en enfonçant le clou.

32 Commentaires

Classé dans Société

32 réponses à “Contraception : et si on laissait les parents faire?

  1. Je suis assez de ton avis, marre de ce politique qui veut infiltrer la vie des familles. Ca, plus la volonté d’interdire la fessée par un texte de loi, ça fait beaucoup.

    Enfin, pour Royal, il ne s’agit que d’un nouveau coup pour faire parler d’elle, ni plus ni moins… une fois de plus… (soupir, pauvre PS)

  2. Il va falloir se concerter, nos billets se télescopent … Je fus néanmoins plus crû en annonçant:
    « t’as ton kit ?, baisons ! »

  3. Je ne peux que partager totalement ton opinion le Chafouin. Bravo pour ce billet.

  4. Marie

    Je ne vois pas en quoi l’existence de ces pass contraception serait incompatible avec votre souhait que l’éducation sexuelle soit faite en priorité par les parents. Au contraire, c’est peut-être justement l’occasion, maintenant que ce sujet est au coeur de l’actualité, d’initier une discussion en famille sur la sexualité et la contraception.

    Après, je suis d’accord avec Royal : parler de sexualité avec ses parents, c’est difficile, on n’en a pas envie. Parce que certains parents opposent une fin de non-recevoir à leurs adolescents, ne veulent pas admettre qu’ils puissent avoir une vie sexuelle. Mais aussi parce que, une fois que cette discussion est menée, les adolescents aussi ont une vie privée, et leurs parents n’ont pas à connaître les détails de leur vie sexuelle. Tout comme les adolescents n’ont pas à connaître la vie sexuelle de leurs parents.

    Je pense qu’on pourrait parfaitement imaginer des parents responsables, impliqués, qui se saisissent du sujet en premier, éduquent leurs enfants, puis les laissent autonomes pour décider de leur contraception avec un médecin quand ils en auront besoin. Par exemple au moyen de chèques contraception.

  5. Athanagor

    Juste une question : qui a eu son éducation sexuelle faite par ses parents? Et qui l’a eue par l’école, ou l’Etat?
    Pour ce qui me concerne, cette éducation a été faite sur le tas, par mes propres moyens.

    Je crois qu’on est dans un cas de constructivisme totalement symétrique : vouloir que l’Etat s’en occupe ou préférer que ce soit les parents ne me paraît dans aucun des deux cas correspondre à la réalité de ce que vivent les adolescents de ce pays.

  6. cilia

    Je ne crois pas que dans l’esprit de Chatel, il s’agisse d’exclure les parents de quoique ce soit.
    Au contraire, il existe déjà le planning, plus les infirmières scolaires, inutile d’aller encore plus loin. Le problème ne se situe plus, comme tu le dis d’ailleurs, dans la pénurie ou l’impossibilité d’accéder à la contraception. C’est en cela que l’idée de Royal n’est pas valable.
    Mais pour les parents, personne ne les empêche de s’occuper de l’éducation sexuelle de leurs enfants ni de leur transmettre des valeurs.

  7. Encore une idée qui va dans le sens d’une approche consommatrice de la sexualité…

  8. cilia

    Chitah,

    Les filles et les garçons n’ont pas les mêmes ‘besoins’ d’éducation sexuelle.
    Pour répondre à ta question, en ce qui me concerne, c’est avant tout ma mère, puis quelques cours à l’école (épiques d’ailleurs), les cours de bio, et évidemment, les copines.

    Mais, il faut distinguer l’éducation sexuelle au sens large et la possibilité concrète de prendre un moyen contraceptif. C’est pourquoi le planning est pour ce point précis très utile.

  9. Athanagor

    Ah ha, Cilia, en effet je me doutais que garçons et filles avaient une expérience radicalement différente de l’entrée dans la sexualité.

    Je connais mal le mouvement du planning familial, mais le peu que j’en sais est à la fois positif (association bénévole, etc.) et aussi négatif (propagande orientée). J’avoue avoir besoin d’éléments sur le sujet.

  10. g2-881c8302c73a2ea0c28347cf66b3df25

    test

  11. cilia

    re test
    Merci Chafouin de tout virer 🙂

  12. au secours.
    le désespoir me saisit…
    cette nouvelle me révolte tout bonnement.
    Jusqu’où iront-ils ?

  13. cilia

    Chitah,

    Rho…ça va ! Je ne parlais pas de l’entrée dans la sexualité, mais de besoins plus importants d’information et d’éducation. Pff… 😉

    Sur la question de l’IVG, le planning est très largement militant et c’est un vrai problème.

    En revanche, sur la question de la contraception pour les adolescentes, il s’agit simplement de pouvoir consulter un gynéco, avec tous les conseils et toutes les informations qui vont avec, exactement comme une jeune fille qui consulterait un gynéco (ou même un généraliste consciencieux d’ailleurs) avec l’autorisation et l’argent de sa mère. La seule différence, c’est la gratuité, l’anonymat et la dispense d’accord des parents.

  14. Cilia,

    Personnellement, je serais fort marri d’apprendre que ma fille (ok, je n’en ai pas pr l’instant) est allee se faire prescrire la pilule, ou la pilule du lendenain, derrière mon dos. Je repondrai plus vtard de maniere plus approfondie, je suis pas dispo cet après midi.

  15. Obi-Wan Kenobi

    Chafouin,

    je crois que tu as tout dit dans ta dernière réponse : tu n’as pas encore d’enfant (signe que tu as eu de bons conseils en matière de contraception ?). Tu verras, ces petites choses qui grandissent sont très utiles pour apprendre l’humilité à ceux qui prétendent les élever.

    Bref… Pour résumer ma position, disons qu’elle rejoint celle de Luc Chatel (ça me fait mal de le dire). Ségolène ne sait plus comment se faire remarquer, son idée n’est qu’un coup de com’.
    Dans une société idéale, l’autorité parentale ne serait jamais défaillante et on pourrait se passer sans problème du Planning familial. Ce n’est pas le cas. Je pense cette association utile. Mais effectivement, je n’ai pas tout à fait le même avis que toi sur l’IVG.

  16. Panouf

    Personnellment, je ne pense pas qu’il y ait une « éducation » (sic) ou memer une information: cela va se résumer à donner rapidement ces chèques aux adolescents, et ceux qui ne le prendront passeront pour coincés et on se moquera d’eux.

    Sur l’utilité du planing pour l’IVG: effectivement, moi j’ai le même avis que le chafouin sur l’IVG.
    Cela dit, si je mets cela provisoirement au opalcard, je constate que le PF pousse les jeunes filles à l’IVG de façon systématique, en leur donnant une information paztielle et partiale: ils ne montrent que le coté psositif de l’IVG: je suis débarassé de mon gosse et jamùais les éventuels problèmes: je peux avoir une dépression à cause de cela des années après, je peux etre traumatisée, etc…
    Ils ne parlent pas non plus d’une alternative envisageable, contestent tout travail scientifique n’allant pas dans leur sens (cf le syndrome post avortement).
    Et si il est exact qu’ils réalisent une tache demandée par la société, d’autres pourraient la faire sans ces inconvénients. Suelement voilà, toute personne critiquant le planing familial sur ces critères est un intégriste…

  17. pourquoisecompliquerlavie

    J’ai le même avis que Le Chafouin sur l’avortement. Et puis après ? L’avortement chez les jeunes de moins de 19 ans ne cesse d’augmenter.
    Je pense aussi que c’est aux parents d’assurer l’éducation sexuelle de leurs enfants. Et moi je l’ai fait.
    M

  18. pourquoisecompliquerlavie

    fausse manip GRRRRR

    Mais beaucoup de parents ne l’ont pas fait, ou pas assez, ou pas au bon moment, ou je ne sais pas… Mais de plus en plus d’avortements chez les jeunes filles de moins de 19 ans.

    Alors, moi c’est d’approuver une idée de Ségo qui me fait mal. Et ceux qui prétendent qu’elle fait là un coup de pub ont probablement raison.

    Mais il reste que tout ce qui peut permettre à des jeunes qui veulent pratiquer de s’éviter un avortement est bon à prendre. Et sérieusement, les parents qui ont réussi l’éducation à la responsabillité de leurs enfants n’ont pas à craindre de ces pass contraception. Ces pass ne concernent que les paretns qui justement, soit ne l’ont pas fait, soit n’ont pas convaincu leurs enfants. Alors, quoique j’en aie par ailleurs, pour une fois, je suis d’accord avec Ségo. GRRRR

    Bien sûr que la liberté sexuelle est devenue un droit imprescriptible de l’homme ! Je n’approuve pas, mais allez donc utiliser des arguments de foi à l’égard de gens de peu de foi (pardon pour le jeu de mot!)

    Pour moi, l’avortement est un meurtre et tout ce qui peut permettre d’éviter de tuer des enfants dans le ventre de leur mère est bon à prendre !

    Comme je l’ai déjà dit sur mon blog dans un monde idéal, les parents élèveraient – bien – leurs enfants et les jeunes seraient chastes …

    Mais je reste persuadée que rendre plus difficile la contraception n’a pas pour résultat de diminuer les avortements.

  19. Rom1

    Mme Royal justifie sont initiative en disant que dans les campagnes (ou les petites villes), il n’y a pas toujours de permanence du planning familial accessible (proche, quoi, et quand on est ado, se rendre discrètement dans une ville à 40 km, ce n’est pas forcément simple).
    http://www.marcvasseur.info/contraception-pourquoi-seglene-royal-a-raison/2009/11/

    Je suis un garçon, donc je n’ai pas forcément fait attention, mais je ne me rappelle aucun signe du Planning Familial dans mon lycée (en Haute Savoie, 1998-2001, en fait j’ai découvert l’existence du PF dans un reportage sur la loi Veil), ce que la carte de Marc Vasseur semble confirmer. Les jeunes filles du lycée devaient donc s’adresser à l’infirmière scolaire présente à mi-temps, je suppose.

    De toutes manières, je ne comprends pas pourquoi le Planning Familial aurait l’exclusivité de la distribution de moyens de contraception aux jeunes filles (comme le dit Luc Châtel, et en fait les infirmières scolaires y sont aussi autorisés).
    C’est une association, et elle semble assez militante.

    Le commentaire de M. Rosenczveig est assez instructif:
    http://jprosen.blog.lemonde.fr/

    De manière plus générale, je vois ces dispositifs (planning familial, infirmière scolaire) comme un « filet de sécurité » au cas où les parents n’ont pas pu ou voulu jouer leur rôle . Une adolescente qui a pu parler avec ses parents n’ira pas voir l’infirmière scolaire. Je ne pense pas que cette initiative s’interpose entre parents et enfants.

    Quant à l’éducation (par l’éducation nationale j’entends), la France ne semble pas encore avoir trouvé la recette miracle. Il faudrait peut-être regarder ce qui se fait dans d’autres pays qui ont moins de fille-mères (Pays-Bas).

    Peut-être qu’une première consultation chez un gynécologue serait une bonne idée. En plus, des vaccins de prévention du cancer du vagin (ou de l’utérus, je ne sais plus) qui doivent être réalisés avant le premier rapport sexuel pour être efficaces ont été validés relativement récemment. Ça ferait une synergie.

  20. @pourquoisecompliquerlavie
    Je ne pense pas qu’il faille absolument entrer dans un choix simplement binaire contraception vs avortement. Je comprends la position intellectuelle visant le moindre mal, cad préférant développer la contraception au motif qu’elle est un mal moins grand que l’avortement. Je crois personnellement que c’est le cas, mais cela dit je pense également que dans le cas de ces très jeunes femmes, développer ce genre de discours et libéraliser la pratique de la contraception est un mauvais service à leur rendre, du moins s’il n’est pas accompagné d’un discours responsable sur la sexualité. Le problème est à mon sens qu’on se polarise sur une seule et unique solution qui n’est qu’un pis aller, au lieu de concentrer les efforts sur un discours de vérité et de responsabilité. On est là exactement dans un discours anti éducatif, puisque non content de court circuiter la responsabilité parentale, on compense le laxisme du discours par un subterfuge technique. C’est quelque part on se contentait de mettre des couches systématiquement à un gamin el lui disant de se laisser aller sans essayer de lui faire comprendre qu’il doit essayer de se retenir au lieu de pisser au lit. Un peu nul comme comparaison mais bon…

  21. @Marie

    « Je ne vois pas en quoi l’existence de ces pass contraception serait incompatible avec votre souhait que l’éducation sexuelle soit faite en priorité par les parents.  »

    Eh bien parce qu’on se passe totalement de leur avis, en l’occurrence. Et on ne s’en cache pas, puisque Ségolène Royal dit ouvertement qu’il s’agit de contourner les parents.

    Je ne dis aps que les parents sont les meilleurs du monde, et qu’ils soient parfaits. le principe de subsidiarité prévoit que l’Etat doit suppléer au rôle des corps intermédiaires (par exemple la famille) si ceux-ci deviennent défaillants. Mais il suppose aussi de laisser ces corps décider à leur niveau de ce qu’ils peuvent faire. Doivent-ils être dépossédés de la responsabilité de l’éducation sexuelle? Je ne le pense pas. Là on parle des prescription de la pilule pour six mois, si j’ai bien lu. On ne parle pas seulement d’aller voir un gynéco.

    @Obi-Wan

    « Tu verras, ces petites choses qui grandissent sont très utiles pour apprendre l’humilité à ceux qui prétendent les élever. »

    Mais très certainement. Je suis convaincu qu’entre les idées d’éducation qu’on a a priori, et que j’ai, et la réalité de l’éducation de tous les jours, il y a un gouffre. Je le constaterai sans doute. Mais enfin. Cela rend-il toutes ces idées mauvaises?

    « Je pense cette association utile. Mais effectivement, je n’ai pas tout à fait le même avis que toi sur l’IVG. »

    Je comprends ton point de vue. Mais le problème est le militantisme du Planning familial. Il y avait un très bon billet de Koz sur le sujet, et sur les idées qui trottaient dans la tête de sa fondatrice.

    Quant au coup de com’ de Ségolène Royal, n’en parlons pas : c’est une évidence pour tout le monde.

    @Athénagor (ou chitah? comment doit-on t’appeler?)

    « Pour ce qui me concerne, cette éducation a été faite sur le tas, par mes propres moyens. »

    La cour d’école apprend les choses bien plsu vite que les parents, c’est sûr… Mais elle n’éduque pas, la cour d’école, elle « apprend des trucs », c’est tout…
    Elle ne donne pas de sens. Et le Planning familial, il en donne, du sens?

    @Cilia

    « Mais pour les parents, personne ne les empêche de s’occuper de l’éducation sexuelle de leurs enfants ni de leur transmettre des valeurs. »

    Encore heureux! 😉 Mais ils sont tout de même court-circuités.

    @Panouf

    « Et si il est exact qu’ils réalisent une tache demandée par la société, d’autres pourraient la faire sans ces inconvénients. Suelement voilà, toute personne critiquant le planing familial sur ces critères est un intégriste… »

    Dans mes bras!

    @pourquoisecompliquerlavie

    « Mais il reste que tout ce qui peut permettre à des jeunes qui veulent pratiquer de s’éviter un avortement est bon à prendre. »

    Certes, je préfère qu’on empêche la création d’êtres humains plutôt qu’on les liquide une fois créés. On est d’accord là-dessus. Moi, je ne suis pas contre la contraception, je dis juste qu’on peut très bien proposer une autre conception de la sexualité. Et que cette proposition de Royal, volontairement ou non, fragilise cette éducation en se contentant de proposer ce qui est présenté comme une solution à un problème (le risque d’enfant). En cours de bio, on nous parlait de ça, pas de la beauté de l’union de deux êtres qui s’aiment. je trouve que ces politiques contribuent à mettre en avant le côté hobby du sexe, considéré comme un jeu qui ne doit pas avoir de conséquence. Voilà ce que j’en dis.

    @Rom1

    « De manière plus générale, je vois ces dispositifs (planning familial, infirmière scolaire) comme un “filet de sécurité” au cas où les parents n’ont pas pu ou voulu jouer leur rôle . »

    Mais peut-on imaginer que les élèves puissent y aller de manière systématique? C’est ce risque que je pointe du doigt. Surtout si les pass-contraception se distribuent comme des petits pains.

    @laloose

    Très bonne, au contraire, la comparaison 😉

  22. Rom1

    @Chafouin:
    Avec une infirmière présente 2 jours par semaine pour un milliers de filles, le risque me paraît limité.
    L’éducation nationale sait y faire, quand il faut cŕeer la rareté :-).

    Non plus sérieusement, j’espère qu’à 400.000€, il y en a pour un an au moins, ou alors c’est qu’il y a un problème.
    Après je compte aussi sur l’infirmière (un peu plus que sur le PF d’ailleurs) et/ou le gynécologue pour discuter avec la fille, et délivrer un message éducatif en même temps que le chèque. Que cela se fasse au moins ici, faute d’avoir été fait avant. Et qu’au passage l’idée d’impliquer les parents soit invoquée.
    C’est clair que si elle se contente de jouer au distributeur de préservatif, ça n’avance à rien.

    Concernant le bypass de l’autorité parentale pour la contraception, le problème est que sur ce point, la loi l’autorise (et se conforme à la déclaration des droits de l’enfant). Je ne dis pas que c’est bien (enfin si, je le pense, même si j’admets que ça pose problème), mais ce n’est pas cette initiative de Royal qui a ouvert la brèche.
    Si le PF peut le faire, a fortiori du personnel médical aussi.

  23. cilia

    Rom1,

    La carte de Marc Vasseur m’intrigue un peu.
    En faisant une recherche pages jaunes sur 3 départements (Haute-Garonne, Gironde et Cantal), j’ai bien obtenu une adresse de PF.
    Peut-être la différence provient-elle de ce que certains centres peuvent distribuer des contraceptifs quand la majorité ne peut que prescrire ? Si c’est le cas, la situation actuelle est moins dramatique que ce que la carte tend à démontrer.

    Votre idée d’une première consultation chez un gynéco couplée avec le vaccin contre le col de l’utérus, n’est pas bête. Cependant, l’âge auquel ce dernier est recommandé est trop précoce pour que les questions de contraception soit abordées avec une large efficacité, d’autre part, je pense que cette démarche se ferait essentiellement en présence des mères. On touche là à la plus grande intimité et il ne faut pas s’imaginer que les toutes jeunes filles soient à l’aise sur ces sujets.
    Ce que je crains donc, c’est que ce système aiderait les familles qui prennent déjà bien soin de leurs filles et ont établi une vraie relation de confiance avec elles, mais n’aurait que peu d’incidence chez celles où le dialogue est impossible. Mais je suis peut-être défaitiste…

    Pour finir, sur votre dernier commentaire, ce pass n’est pas une pochette surprise garnie de pilules, il permet d’aller consulter puis s’il y a lieu de se procurer un contraceptif.

  24. do

    Le problème dans tout ça c’est qu’on part sur un présupposé qui apparaît comme devant être admis d’office, à savoir qu’il est bon pour une fille de 13 ans de coucher avec quelqu’un si elle en a envie et sans en parler à ses parents.

    Je reconnais que la complicité fille-mère au sujet de la première relation sexuelle ne me semble pas de très bon goût, et j’admets que cet argument puisse motiver cette histoire de pass.

    Par contre, l’autre argument sous-jacent, qui est que la première relation sexuelle doive pouvoir avoir lieu entre 13 et 16 ans ou entre 13 ans et 18 ans, est plus que sujet à caution!

    C’est un âge où on ne peut pas se marier ni envisager une vie maritale, ça veut dire qu’on expose ces très-jeunes à une rupture certaine à court terme, et ça, c’est infect. Surtout vu les chiffres records du suicide des jeunes, et quand on sait l’importance de la première expérience sexuelle chez les filles.

    Et puis, ça les oriente plutôt vers une situation de pays sous-développés, où les filles très jeunes sont instrumentalisées par des hommes souvent plus âgés qu’elles, à des fins uniquement sexuelles, sans qu’elles puissent véritablement dire non, car c’est un âge trop proche de l’enfance, où on a l’habitude de dire oui à tout, et où la conscience n’est pas encore assez affermie pour dire non à quelque chose avec quoi on n’est pas d’accord.

    Mais il semble qu’il y ait des pressions pour sexualiser précocement les jeunes pour des raisons qui n’ont pas grand chose à voir avec leur intérêt…

  25. @rom1

    C’est clair que si elle se contente de jouer au distributeur de préservatif, ça n’avance à rien.

    C’est justement ce que je crains… Comme tu dis, s’il ya une infirmière pour 200 élèves, je ne crois pas que l’on ait vraiment le temps de papoter.

    Et même si on l’avait, est-ce vraiment à une infirmière de conseiller les jeunes filles sur ce point?

    @do

    +1, voire même peut-être +2…

  26. peutmieuxfaire

    Sur l’âge des jeunes filles concernées : ce sont les lycéennes, donc 15 à 18 ans !

    Ensuite écoutez ce qu’en disent les jeunes femmes ayant eu une grossesse non désirée ou dû recourir à l’avortement avant de ne voir le problème que sous l’angle politique (parce que c’est Ségo ou Chatel) ou sous un bien-pensant…

  27. LUO

    Cette chère Ségolène ! Vous êtes, en majorité, très dure avec elle. Moi, allez, j’ose, je suis presque daccord avec elle ! Au moins sur un point.
    Eh oui, si ses propres parents avaient utilisé ces dits préservatifs, elle ne serait pas là à nous casser les pieds !

    Trève de plaisanterie !
    On en est depuis trop longtemps à cette idée qui devient un mode de fonctionnement général de la politique du moins-pire. Et on voit où cela nos mène !
    Nos chers (!) gouvernants – allez, c’est ironique – oublient ( pardon ne savent pas ou plus ) que seuls les parents ont le DEVOIR d’éducation de leurs enfants. Dès leur naissance. et sur toute l’éducation.
    Mais la volonté (!) est bien de se subtiliser aux Parents. Et c’est pour cela que l’âge obligatoire d’entrée à l’école a été avancé.
    Et c’est bien pour cela que, après avoir voulu donner une pseudo indépendance à la gente féminine, il a été fait des crêches, et……. ainsi de suite.
    Maman n’est pas à la maison au retour de l’école.
    Papa rentre tard à cause du travail de plus en plus loin de la maison.
    Et pendant ce temps-là, moi, l’enfant, qu’est-ce que je fais ?????

    Les parents sont les seuls responsable de l’éducation des enfants. L’état, qui a déjà beaucoup de difficultés avec lui-même, devrait ‘gérer’ les enfants ? Alors par son incapacité à l’éducation générale, il envoie des émissaires ( par le planning dit familial) pour compenser ce que les parents ne peuvent plus faire ?

    Non, non et non !
    Le rôle des parents est d’être des parents dès le plus jeune âge. L’éducation est aussi à faire sur ce sujet délicat qu’est la sexualité. Mais sans doute à commencer par l’éducation à la vie, à la beauté de la vie et de l’amour. Oui on éduquera aussi sur la partie physique, mais ce ne sera qu’une petite partie de cette éducation, découlant du reste. Il est évident que si cette éducation sexuelle st faite ‘pour elle-même’ nos pauvres enfant seront des handicapés de la vie, il leur manquera le principal.
    Regandons bien le film :
    à 12-14 ans, ils se prennent un film à l’école qui leur explique ‘comment’. Ils sortent de là avec l’envie de commencer au plus vite !
    Alors que, et c’est le cas pour mes propres enfants, après avoir non subi mais suivi une réelle édication à la vie à la maison, ils ont quelque peu subi cette pseudo-éducation sexuelle à l’école, qui ne leur a sans doute pas appris l’essentiel.
    Et de là, tout découle :
    Leur vie sentimentale prend le dessus sur les envies purement bestiales (!), ils comprennent d’eux-même que cet ‘acte d’amour’ prôné partout et plus encore, ne se fait pas ‘comme çà’, que c’est un devoir pour eux-même, je ne peux imaginer le contraire, de n’y ‘jouer’ qu’après le mariage, véritable engagement, démarrage d’une vie ‘à deux’, avec un véritable respect de l’autre, celui ( ou celle) à qui je me donnerai vraiment.

    N’est-ce pas ce que nous demande notre Mère la Sainte Eglise?
    Est-ce un dictat de sa part ?
    N’est-ce pas plutôt que, dans sa grande sagesse, elle tient à nous faire réserver un réel et entier don de soi à celui (ou celle ) que j’aime vraiment ?

    Est-ce une coïncidence que depuis que les moeurs se sont ( ou plutôt croient) libérées, que dans le même temps il y a plus de suicides de jeunes, plus de divorces chez les gens mariés, et donc, ce qui est la suite logique, plus d’enfants déstabilisés, et donc sans éducation par leur propres parents …… !

    Nous ne voulons pas de Dieu dans les rues, dans l’école, ni ailleurs,… et voilà le résultat !
    C’est un véritable désastre ! Partout !

    Alors revenons à ce que nos anciens nous ont gardé, ne remettons pas sans cesse en cause ce que nous avons reçu.

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  29. DM

    La PEEP et la FCPE sont-elles représentatives des parents d’élèves? Quel est le pourcentage de votants aux élections de parents d’élèves?

  30. @Dm

    J’ignore le nombre de votants et la représentativité réelle de ces associations, mais elles existent, et sont censées représenter les parents, donc il est normal qu’elles puissent s’exprimer sur ce genre de sujet, non?

  31. DM

    @le chafouin: Oui, mais vous disiez « Les parents d’élèves, qui sont les premiers concernés par cette idée, ont réagi de façon divisée », comme si « les parents » c’étaient la FCPE et la PEEP.

    Le référendum sur le traité instituant une constitution européenne a bien montré que les groupements (partis, syndicats, associations…) réputés représentatifs ne le sont pas forcément.

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