Que la droite implose!

Après la déroute électorale qu’a subie la droite française – à quelques exceptions près -, qui avait rarement été aussi bas sous la Ve République, celle-ci est désormais au bord de l’explosion. Le parti unique de la droite ne tiendra pas longtemps, maintenant que l’échec se profile pour 2012…

L’UMP, c’était un parti de combat, lancé par Chirac pour vaincre en 2002 puis mettre Juppé en orbite pour 2007. Et puis aussi, pour en finir avec les sempiternelles divisions des droite gaulliste, libérale et démocrate-chrétienne. Sauf que l’UMP – Union pour un mouvement populaire – a été récupérée par Sarkozy en 2004, qui en a fait une machine de guerre en vue de 2007, et depuis, un parti croupion à sa solde. En réalité, ce parti aurait dû continuer à porter son nom initial, bien plus conforme à son identité : Union pour la majorité présidentielle.

Dix ans plus tard, à quoi sert l’UMP? Depuis l’origine, les diverses tendances qui composent cette union contre-nature sont totalement inaudibles. La tentation « d’en être » pour « peser de l’intérieur » a été forte pour certains, mais si on fait le bilan, comment évaluer le poids qu’auront eu sur ce mandat des mouvements comme le parti radical ou le parti démocrate chrétien? Sans compter le Nouveau centre qui réussit le tour de force d’être à l’extérieur tout en étant inexistant. « S’ils s’interrogent sur leur visibilité demain, hors de l’UMP, s’ils craignent que leur voix soit étranglée, qu’ils considèrent simplement la situation actuelle : aujourd’hui, leur voix est étouffée, mais en interne, elle n’a même pas une chance d’être entendue dans le pays. Pire encore : les voilà contraints de porter les couleurs d’une politique avec laquelle ils sont en désaccord », écrit Koz. Il a mille fois raison.

Pour les diverses tendances dans la majorité, la tentation est d’autant plus grande de faire exploser le bazar que la défaite en 2012 est possible. Chacun commence à la pressentir, à la toucher du doigt. Difficile d’évaluer quelle est la responsabilité de la droite au pouvoir dans la résurrection du FN – les clins d’oeil entre ces deux mouvements ne sont-ils pas qu’un prétexte dans cette affaire de crise à l’UMP?-, mais les faits sont là : celui-ci pourrait être au second tour, ce qui ne laisserait plus qu’une place disponible. Croit-on vraiment que l’UMP soit à même d’être devant le PS, si l’élection avait lieu demain?

Tous ces mouvements qui n’étaient tenus que par la crainte du « chef » et de son pouvoir, n’étaient en réalité liés par lui que tant qu’il était incontournable et qu’il avait la baraka. Souvenons-nous tout de même de cette période au cours de laquelle tout semblait sourire à Sarkozy, et où tout ce qu’il touchait se transformait en or… Bref, plus l’échéance va se rapprocher, et plus la défaite – qui me semble inévitable aujourd’hui – va se préciser, et plus l’union autour de Sarkozy risque de s’effriter. L’union pour la minorité présidentielle, ça n’existe pas. A moins qu’un candidat alternatif sorte du bois…

C’est donc le moment idéal pour recomposer la droite. Les tendances qui la constituent, et qui ont chacun leur identité propre, leur message, leurs convictions, doivent pouvoir exister et intervenir dans le débat public. A gauche, c’est comme ça que ça se passe : personne ne conteste la suprématie du PS, mais chacun part seul au premier tour et le premier arrivé fait l’union autour de lui au second. La différence des discours n’exclut pas la responsabilité et l’union lorsque l’essentiel est en jeu.

D’autant que la configuration actuelle ne permet pas aux composantes de la droite d’amortir l’impopularité croissante du président de la République. Lors de cette élection cantonale, qui sait si des électeurs de droite n’auraient pas voté pour des centristes plutôt que de s’abstenir ou de voter FN? Personnellement, j’ai voté blanc – et pas nul comme un certain Koz! – Si un Nouveau centre dans mon canton, j’aurais sûrement regardé son bulletin… L’UMP, sur ce point, fonctionne comme un piège.

De mon côté, j’en ai assez de cette droite vulgaire, brutale, ignare, bête à manger du foin. Assez de ces perpétuels débats sur des sujets totalement déconnectés de ceux qui nous préoccupent tous. Quel bilan peut-on établir, aujourd’hui, du simulacre de « débat » sur l’identité nationale? Concrètement? Qu’en est-il resté, à part un profond ressentiment? Un débat sur la laïcité, tel qu’il a été présenté (en gros, un débat sur les arabes), a peu de chances de se dérouler dans la sérénité. Personne, au fond, n’est dupe…

17 Commentaires

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17 réponses à “Que la droite implose!

  1. Koz

    Tu ne peux pas dire qu’il n’est rien resté du débat sur l’identité nationale !!!

    François Fillon avait annoncé des mesures précises et concrètes pour clore le débat :

    – le drapeau français sur les écoles;
    – la déclaration des droits de l’homme affichée dans les classes;
    – la marseillaise apprise aux enfants.

    Bref, des mesures symboliques ou déjà appliquées, pour une identité nationale atrophiée.

  2. Alors ! Te voir réclamer l’implosion de la droite ne m’étonne pas. Disons que le bateau catholique dont tu fais partie a commencé a s’effriter avec le débat sur le travail le dimanche… Depuis ce temps Koz et toi avez lâché la droite mainstream. Ils m’ont lâché – tout autant – sur bien d’autres questions.

    En revanche demander une recomposition en prenant pour exemple le PS… La vérité c’est que le consensus sur un projet je n’y crois pas. Pas moins que l’idée du « premier arrivé » car le « premier arrivé » – dans la vraie vie – c’est surtout celui qui tue les autres le plus vite. L’exemple du PS que tu cites justement devrait là t’éclairer. C’est précisément ce qu’il ne faut pas faire ! La politique n’est pas rose et dresser un tel souhait est salutaire mais un poil candide…

    Si Sarkozy laisse la place a Fillon ou Jupée, chose a laquelle je crois, l’électorat de droite que l’on dit aujourd’hui segmenté se reformera de lui même. Il reste (beaucoup) de temps et tout cela n’est qu’hypothèses…

    A+ Chafouin

  3. Tout juste !
    J’ajoute qu’honnêtement, en terme de stratégie pure, je ne sais même pas ce qu’aurait intérêt à faire Sarkozy.

    La droite dure martèle qu’il faut faire du FN-bis pour répondre aux préoccupations des électeurs de Marine Le Pen. On voit ce que ça donne.
    Les autres rétorquent que les sujets économiques et sociaux sont les plus urgents à traiter – ils n’ont surement pas tort, mais n’est-il pas trop tard ?

    Le problème avec un FN en forme, c’est qu’on est perdant sur les deux terrains : quand on joue sur le sien mais aussi quand on le déserte.

  4. @Henry le barde et @le chafouin : Les gars, cessons de rêver. Ce qui fait qu’un parti est uni c’est (encore une fois) la perspective de la soupe. Les postes, les ministères, le pouvoir quoi !

    Dès lors que cela entre dans le domaine du possible, chacun est prêt a céder quelques centimètres de ses valeurs pour autant que cela lui assure un poste après l’élection… Ne cherchez pas plus loin, tout le reste n’est que prétextes…

    A l’inverse, dès lors que la sou-soupe s’éloigne, on cherche a changer de cheval et a buter celui qui est malade en l’accusant de tous les maux…

    J’ai du mal a croire qu’un animal politique de la stature de Jupée puisse rester silencieux devant cette situation. Il va y avoir quelques discussions bien senties dans les couloirs de l’Élysée…

    Classique mais diablement efficace.

  5. René de Sévérac

    « Difficile d’évaluer quelle est la responsabilité de la droite au pouvoir dans la résurrection du FN »
    Ni droite, ni Gauche ne sont responsables … ils ne voient pas où l’on va (et ne veulent pas voir car les solutions « classiques » ne sont plus opérantes) alors que le peuple que l’on menace des HLPN de notre Histoire ne veulent plus les suivre car eux voient la destruction de leur univers … et de leur avenir.
    Mais rassurez-vous, la recomposition se fera :
    Seb a raison « Ce qui fait qu’un parti est uni c’est la perspective de la soupe. »
    De toute façon, DSK sera élu dans un an en écrasant Marine au 2ème tour et la désindustrialisation et le recours à la dette continuera.
    Pardon pour l’étalage de mon pessimisme.

  6. Pauvre Juppé… l’était droit dans ses bottes, et maintenant le voilà affublé d’une (mini ?) jupe…
    @Seb de CaReagit : je ne partage pas votre point de vue désespéré sur la motivation des politiques. Cela joue bien sûr, mais je ne pense pas que ce soit le moteur principal. Le moteur principal, devant la vanité, l’ambition, l’intérêt etc. reste le projet auquel on adhère. Les autres moteurs ne prennent le dessus que lorsqu’ils sont face au néant ou au flou.
    Il me semble que lorsqu’on hésite entre se recentrer ou se droitiser, on n’est pas dans le projet, mais dans la stratégie… et n’est pas grand stratège qui veut ! Pour moi, il ne s’agit pas de choisir entre le centre et la droite, ni – encore pire – de placer un curseur entre les deux. Il s’agit de bâtir, en prenant le meilleur de tous, y compris le « bon » du FN, y compris le « bon » de l’extrême-gauche, y compris le « bon » du Centre, y compris le « bon » des Verts, y compris le « bon » du PS. Une droite fière, identitaire, sociale, accueillante, soucieuse de l’environnement, prête à réglementer les excès du libéralisme, allégeant l’état là où il faut, le renforçant là où il est indispensable. Une droite assumant ses racines afin d’être ouverte à la différence, une droite dont l’ambition en matière de sujets de société n’est pas d’être une feuille morte, une droite qui – sans entrer dans le piège de la diabolisation stérile – sait dénoncer l’inacceptable… Mais évidemment, si elle était tout cela, le concept droite-gauche n’aurait plus beaucoup de sens !

  7. @Vieil imbécile « Une droite prête a réglementer les excès du libéralisme » et « renforcer l’état ». Votre droite s’appelle la sociale démocratie. Et cela ne s’appelle plus la droite. Votre droite c’est Manuel Valls, DSK… Votre droite est n’importe quelle gauche européenne cher ami !

  8. 🙂 juste ce que j’ai voulu éviter comme interprétation, les précautions de langage ne servent pas toujours… ce n’est pas parce qu’il y a un point en accord avec tel ou tel mouvance qu’on fait partie de cette mouvance ! La frontière entre ce qui est « bien » et ce qui est « mal » n’est pas entre moi et les autres, mais à l’intérieur de chacun. Il y a du bon partout (enfin, non, presque partout, et plus ou moins…) et pourquoi ne pas le prendre ? l’étiquetage est commode, simple etc. mais n’a aucun intérêt ! « Ah ! vous avez dit ça, donc vous êtes ça, donc vous ne m’intéressez pas »… Pour reprendre votre assimilation hâtive, je la rejette absolument, et notamment – mais pas seulement – pour tout ce qui concerne les sujets de société (cf la feuille morte, chère à Henry le Barde) !

  9. @ Seb : c’est pour éviter de rentrer sur le terrain des valeurs que j’ai bien spécifié « en termes de stratégie pure ».
    Tu n’as bien entendu pas tort. Avec des sondages à 30%, personne à droite ne moufterait, c’est évident. Si les députés gueulent c’est parce que la trahison des valeurs est aussi une erreur de stratégie patente vis-à-vis de l’électorat.
    Mais cela fait longtemps qu’on sait que l’homme est mû par « des passions et des intérêts » (même si initialement, on pensait que les intérêts viendraient tempérer les passions, on a désormais tendance à inverser leur utilité respective…)
    Bref, les deux mon capitaine. C’est juste une question de curseur personnel et conjoncturel…

  10. do

    @Seb de CaReagit
    non, la droite sociale et démocrate n’a rien à voir avec une quelconque gauche: c’est une question de valeurs: si Sarkozy représente la droite du fric, DSK, Valls comme les autres du PS représentent la gauche du cul: les Jack Lang ou Frédéric Mitterrand, les Kouchner, les Royal et les Aubry, n’ont jamais rien apporté aux français: ils ont juste réglé leurs comptes d’adolescents attardés, avec des tas de lois censées libéraliser la sexualité sous toutes ses formes et banaliser certains types de délinquance juvénile. pour ça, ils ont tourné en dérision tout le tissu familial et finalement social de ce pays.
    Je ne dis pas ça parce que je suis vieille France: je suis d’une famille d’ouvriers. mais inciter les jeunes à euthanasier leurs parents, à adopter une sexualité de plus en plus précoce, à une consommation quasi quotidienne de cannabis, c’est les détourner de leur être et hypothéquer leur avenir et celui de tout ce pays. L’instabilité des couples, les dépressions des jeunes adultes en sont une conséquence. Que des jeunes venus d’autres cultures prennent le dessus et refusent de s’intégrer à un pays qui n’a que ça à leur offrir, en est une autre conséquence.

    donc oui, si les partis de gauche s’occupaient de politique, je pourrais sans doute voter pour eux, mais tant qu’ils ne s’occuperont que de légaliser l’euthanasie, l’usage de la drogue, distribuer la pilule aux gamines de 13 ans ou imposer l’avortement pour les enfants handicapés, sans rien faire de plus que la droite pour aider les gens en difficulté (leur quasi seule mesure sociale sous Mitterrand: l’allocation logement pour les étudiants… 2 mois avant de quitter le pouvoir!!), alors non, je ne pourrai pas, en conscience, voter pour ces bobos, riches à vomir, qui nous prennent pour des imbéciles et règlent leurs problèmes sur notre dos. Ma famille n’est pas celle de Ségolène Royal: mes parents ont trimé toute leur vie pour nous payer des études, filles comme garçons, je n’en ai rien à faire de son procès familial pour avoir le droit de se faire sauter tout en continuant à se faire payer ses études par son père à 28 ans: moi, tout ce que je voudrais, c’est que mon gamin puisse trouver un travail sans avoir à partir en Chine.
    donc moi aussi, je voterai peut-être blanc ou nul au deuxième tour si on a que le choix entre PC, PS, UMP ou FN.

  11. @do Je vous confirme, vous n’aurez le choix qu’entre PC, PS, UMP ou FN.

  12. @ do et Seb
    Le choix entre PC, PS, UMP et FN au 2e tour ?
    Cherchez l’intrus. Attention, c’est pas facile 😉

    Bon, sinon, faut-il vraiment commencer à tous les mettre sur le même plan ? Parce qu’à jouer les purs, on va finir par ne plus peser du tout. Qu’on vote nul ou blanc aux cantonales, pourquoi pas. Comme la lecture du scrutin était nationale, autant en profiter pour envoyer un message. Mais aux présidentielles, il faudra raison garder et faire ce qu’on a toujours fait aux 2e tour : éliminer.
    UMP et FN sont-ils à placer sur un même plan ?
    La gauche, revancharde, qui arrivera au pouvoir fera-t-elle mieux que l’UMP sur le plan économique ?
    Bref, il ne s’agira p lus de s’arc-bouter sur les points non négociables, parce qu’on risque de ne pas voter avant longtemps, sauf au premier tour pour le petit candidat sympa et catho-friendly à 5%.

    Je tape régulièrement sur Sarko, je préférerais qu’il passe la main tant qu’il en est encore temps. Mais s’il arrive au second tour, hé bien, je ne vois honnêtement pas pourquoi je voterai blanc, nul, ou pas du tout. Avec le même enthousiasme qu’en 2002, quand j’ai voté Chirac (au 2e tour).

    Bon, en même temps, c’est ce que je pense faire à titre personnel. Croyez bien que je respecterai la conscience de ceux qui choisiront un autre chemin.

  13. @ Henry: d’accord avec vous sur les 5%.
    Maintenant, la question c’est pour cette élection c’est comment on peut obtenir un président qui ne fasse pas de mal et plutôt du bien (et si je vote UMP c’est pour pas avoir la gauche à cause de l’euthanasie, point barre) et ensuite comment on peut faire pour réussir à gagner des points dans l’opinion, parce qu’il est totalement certainque si demain lutter contre l’avortement fera gagner des points à la présidentielle, au moins l’UMP, et sans doute le PS tourneront casaque sur la question…
    Et pour le FN, la raison pour laquelle il est maintenu dans son programme la suppression du remboursement de l’ivg (ce qui serait génial) c’est que électoralement parlant ce serait débile pour le FN de pas mettre cette mesure: il perdrait les catholiques traditionalistes, un potentiel chez les autres, et plein de cadres, et tout ça pour queue dalle…
    Après, je pense que ce qui se passerait si MLP était élue, ce serait un échange de cette promesse là contre la réalité d’une mise en place d’une réelle prévention de l’avortement…

  14. @Koz

    « Bref, des mesures symboliques ou déjà appliquées, pour une identité nationale atrophiée. »

    Oui, rien quoi! A part exacerber des tensions, ce débat a servi à peanuts…

    @Seb

    « Disons que le bateau catholique dont tu fais partie a commencé a s’effriter avec le débat sur le travail le dimanche… Depuis ce temps Koz et toi avez lâché la droite mainstream. »

    Je te rappelle que j’ai voté Bayrou puis blanc en 2007, donc le bateau, je l’avais déjà lâché bien plus tôt…

    « En revanche demander une recomposition en prenant pour exemple le PS… La vérité c’est que le consensus sur un projet je n’y crois pas. »

    Ce n’est pas ce que je dis, je dis qu’il y a de la place pour plusieurs sensibilités à droite, et pour une sensibilité de centre-droit. je prends l’exemple de la gauche pour dire que justement il peut exister des projets différents, qui s’unissent au deuxième tour au nom d’un intérêt commun ou de valeurs communes.

    « Ce qui fait qu’un parti est uni c’est (encore une fois) la perspective de la soupe. Les postes, les ministères, le pouvoir quoi ! »

    Je suis en partie d’accord, c’est pour ça que j’écris dans le billet que ce qui motive aujourd’hui les centristes, à part sans doute égale à ce « ni-ni » qui les a révulsés, et à la droitisation de l’UMP, c’est aussi qu’ils entrevoient le risque de défaite de Sarko en 2012, et donc la leur.

    Mais quelque soit ce qui motive un projet, celui-ci doit être examiné. Il est bon ou pas par essence. En l’occurrence, il me paraît essentiel qu’il existe une sensibilité du centre-droit indépendante de la droite libérale et/ou gaulliste.

    @Henry Le Barde

    « J’ajoute qu’honnêtement, en terme de stratégie pure, je ne sais même pas ce qu’aurait intérêt à faire Sarkozy. « 

    Je pense qu’avec sa stratégie il se tire une balle dans le pied. On le voit.. Plus il cherche à récupérer les voix du FN, plus ceux-ci gonflent les effectifs du FN, et plus des électeurs de l’UMP eux-mêmes rejoignent le FN!

    L’erreur magistrale, c’est de ne pas avoir compris que les électeurs du FN ayant rejoint Sarkozy en 2007 ne l’ont pas fait que sur la sécurité, mais aussi parce que Sarko les avait de nouveau fait croire en la politique. Certitude qu’il s’est appliqué à détruire dès son arrivée à l’Elysée!

    « Le choix entre PC, PS, UMP et FN au 2e tour ? Cherchez l’intrus. Attention, c’est pas facile »

    Je dois avouer que le PC au deuxième tour, ça fait un peu années 60-70…

    « La gauche, revancharde, qui arrivera au pouvoir fera-t-elle mieux que l’UMP sur le plan économique ? »

    Je crois que ça sera difficile de faire pire… Franchement, réussir à augmenter les impôts tout en faisant reculer les services publics et en échouant à résorber le déficit, c’est fort! C’est vrai, il y a eu la crise, mais je m’interroge tout de même sur la compétence économique de l’UMP.

    @René

    « De toute façon, DSK sera élu dans un an en écrasant Marine au 2ème tour et la désindustrialisation et le recours à la dette continuera. »

    Encore faudrait-il qu’il soit candidat… Et d’ici un an il peut encore se passer beaucoup de choses.

    @Vieil imbécile

    « une droite dont l’ambition en matière de sujets de société n’est pas d’être une feuille morte »

    Mais vous n’êtes pas si vieil imbécile que ça… 🙂

    Plus sérieusement, j’agrée à votre programme. Qui devrait s’appliquer à tous les partis. En gros, vous postulez que le but de l’action politique devrait être l’intérêt général. Mais n’est-ce pas contraire à la définition même du « parti », qui est là pour répondre à des « clients » et à leur proposer une « offre politique »? Tant qu’on continuera à chercher à agir pour contenter tel ou tel électorat et satisfaire ses besoins pour obtenir son vote, on ne pourra pas répondre à l’intérêt général, à mon avis. Et quand on voit que l’Elysée conditionne sa politique aux sondages…

    @Do

    « mais inciter les jeunes à euthanasier leurs parents, à adopter une sexualité de plus en plus précoce, à une consommation quasi quotidienne de cannabis, c’est les détourner de leur être et hypothéquer leur avenir et celui de tout ce pays. »

    Il n’y a pas que ça, à gauche, quand même… Et il y aussi ça à droite.

    « Donc moi aussi, je voterai peut-être blanc ou nul au deuxième tour si on a que le choix entre PC, PS, UMP ou FN »

    Ah oui, moi aussi 🙂 Enfin ça dépend qui se présente pour l’UMP…

    @Panouf

    « Je pense que ce qui se passerait si MLP était élue »

    Mais ce ne sera jamais le cas… Elle n’a tout bonnement pas la moindre chance d’être élue dans un scrutin majoritaire à deux tours. A part à Hénin-Beaumont, peut-être.

  15. @ le chafouin
    « Tant qu’on continuera à chercher à agir pour contenter tel ou tel électorat et satisfaire ses besoins pour obtenir son vote, on ne pourra pas répondre à l’intérêt général, à mon avis. »

    Franchement, je ne vois pas pourquoi ni comment il pourrait en être autrement ! Ou alors il faudrait imposer au candidat d’obtenir la majorité des 2/3 pour s’approcher plus près de la volonté générale – si tant est qu’elle existe – que le système actuel où le but est de séduire un quart des électeurs au premier tour et compter sur l’effet repoussoir de l’autre candidat pour passer à 50%+1 voix au second.

    L’erreur magistrale, c’est de ne pas avoir compris que les électeurs du FN ayant rejoint Sarkozy en 2007 ne l’ont pas fait que sur la sécurité, mais aussi parce que Sarko les avait de nouveau fait croire en la politique.

    Oui. Là-dessus, mais en faisant mieux qu’il n’a fait, il ne pouvait que se planter. Parce que la politique n’a plus tant de moyens que ça, désormais…

  16. @Henry Le Barde

    Je ne sais pas, pour moi, c’est le but de la politique mais si tu me dis que c’est de l’utopie…

    Ensuite, sur ta deuxième remarque, je ne suis pas du tout d’accord avec toi. La politique ne peut plus tout (mais l’a-t-elle jamais pu?), beaucoup de décisions dépendant de Bruxelles, mais il reste une bonne marge de manœuvre. Le problème de Sarkozy, c’est qu’il a annoncé trop de changements qui ne pouvaient pas se produire. Les gens y ont cru, pourtant… J’ai failli y croire aussi.

  17. @ le chafouin
    On n’est pas si en désaccord que ça.

    Non, tu as raison, ce n’est pas que de l’utopie. La fin (au sens finalité) de la politique, c’est précisément ce que tu dis. La démocratie est un moyen qu’on a trouvé parmi d’autres, imparfait, certes, mais en quelques siècles de science politique on n’a pas trouvé mieux (Churchill, tout ça…).
    Je suis tout sauf cynique. Mais on ne peut nier qu’il est humain, pour un homme politique, de chercher son intérêt avant tout. Le contexte français l’y aide. Donc, plutôt que d’attendre les hommes nouveaux, purs et vierges qui penseront au bien commun (même au sein de l’Église, ça n’existe pas toujours assez…), autant chercher comment les y inciter.
    Peut-être que si on commençait par rendre moins aisé de faire une carrière politique (limitation élargie de nombre de mandats, de postes ministériels, etc.), on tendrait vers ton objectif qui est aussi le mien.

    Sur la seconde, je me suis peut-être mal exprimé (et d’ailleurs, remplacer « mais » par « même » dans la phrase de mon dernier paragraphe), mais j’ai l’impression d’avoir dit la même chose que toi.
    Le problème de Sarkozy, mais des autres aussi, est de trop promettre. Mitterrand l’a fait aussi, en son temps. Résultat, à chaque fois, ça fait monter le FN. Parce qu’au jeu des superhéros de la politique, les Le Pen sont imbattables.
    Bref, si on attendait moins de la politique (nationale, surtout), la déception serait moins grande. A la limite, ce n’est même pas une question de libéralisme vs. étatisme. La doctrine sociale de l’Eglise, à laquelle je te sais attachée, me semble dépasser cette fausse dualité…
    Personnellement, j’ai longtemps attendu une montée des échelons régionaux et européen.

    Depuis 2005 et 2007, je suis un peu perdu… J’ai à la fois une idée précise de ce que je cherche et le sentiment de ne pas trouver le candidat qui incarne cette idée. Mais on est tous là, j’ai l’impression…

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