Pourquoi ne pas avoir parlé de la liste chrétienne?

Un lecteur régulier, que je ne connaissais pas jusqu’ici, m’a envoyé un mail très poli hier après-midi. Il voulait me demander pour quelle raison un blogueur catholique avait pu ne pas parler de la liste chrétienne présentée en Ile-de-France par Axel de Boer et son parti Solidarité, liberté, justice et paix. Je lui ai répondu personnellement, mais je me permets d’évoquer le sujet ici également. La question est intéressante : c’est vrai, ça, bon sang, pourquoi n’en avoir point parlé?

Je rassure tout de suite l’ami Edmond Prochain : il ne s’agissait pas ici de décerner un BAC, le fameux brevet d’authenticité catholique. Mon interlocuteur a été charmant, respectueux, ne m’a nullement accusé de quoi que ce soit et semblait juste ébranlé, interloqué. Pour lui, cela ressemblait à une enigme : mais pourquoi donc un influent blogueur catholique (j’ai du mal à croire qu’on parle de moi, là, mais bon…) a-t-il pu garder le silence sur cette liste chrétienne? Pourquoi donc? N’était-ce pas son devoir de le faire?

La question me permet de préciser deux choses quant à ce blog. Après tout, les habitués ont le droit de savoir. La première, c’est que je ne suis qu’un modeste amateur. Qui a un travail prenant. Une fiancée adorable. Des amis. Une vie sociale. Le blog n’est donc clairement pas une priorité absolue. J’essaie de l’entretenir du mieux que je peux, j’essaie de parler des sujets qui me tiennent à cœur, mais voilà, on ne peut parler de tout. On passe parfois à côté de sujets passionnants : je m’en veux terriblement, par exemple, mais je n’ai pas dit une ligne de ces polémiques sur les scandales de pédophilie dans l’Église. De ces accusations injustes vis-à-vis du Vatican, et de ces théories ridicules sur le célibat des prêtres. Hop! ça tombe bien : Koz, Natalia et Marc ont, eux, fait le boulot. Et ils ne sont pas les seuls. Tiens, tant que j’y suis, rappelons aussi en toute modestie cet excellent (j’allais dire extraordinaire) billet que j’avais écrit l’an dernier sur ce même sujet. On ne se dresse pas assez de couronnes de lauriers, je trouve.

Donc voilà : on ne peut pas parler de tout ce qu’on voudrait. C’est bête, mais c’est ainsi.

Et puis la deuxième chose, c’est que je dois l’avouer, je ne me sens aucune obligation, aucun devoir de traiter forcément de sujets religieux. Je suis chrétien, je l’assume, mais je ne suis pas que ça, et je ne veux pas transformer ce blog en un lieu communautaire qui attirerait essentiellement des chrétiens. Ce n’est pas du tout l’objectif.

Ceci étant dit, on peut maintenant en parler : la liste chrétienne emmenée par Axel de Boer a donc recueilli 24686 bulletins, soit 0,85% des voix aux élections régionales en Ile-de-France. C’est pas trop mal, comme score. C’est mieux que Lutte ouvrière.

Que penser de cette initiative? L’extrême gauche a dénoncé cette liste comme étant constitué de « fous de Dieu », et contesté le principe même d’une présence d’une liste confessionnelle en raison du principe de laïcité. Que ce soit bien clair : je ne connais pas Axel de Boer et ne sais pas ce qu’il représente vraiment, ni le fond de sa pensée. Mais si le seul fait d’être contre l’avortement vous transforme en fou de Dieu, alors où est la liberté d’expression dans ce pays? Je n’ai rien vu, sur le site de son parti, qui fasse de lui un extrémiste. En revanche, j’y ai vu du bon, avec notamment la mention de la doctrine sociale de l’Église.

La seconde critique est à mon avis vaine : on a parfaitement le droit de fonder une opinion politique sur une croyance religieuse. Ou sur tout autre chose. Maintenant, il faut avouer que la question se pose : les chrétiens doivent-ils s’engager en politique en tant que chrétiens? En fondant un parti chrétien, et en se présentant aux élections? Je n’en suis pas si sûr. Je crois davantage à l’action personnelle de chacun, et à l’investissement des chrétiens dans les partis politiques existants. L’action politique ne se résume pas aux élections.

Or en s’engageant politiquement, en tant que liste confessionnelle, étiquetée chrétienne, on prend le risque de décevoir, d’entrer dans des petites combines, des savants calculs. Et ce risque est à mon avis trop grand pour rendre ce choix pertinent.

37 Commentaires

Classé dans Chafouinage

37 réponses à “Pourquoi ne pas avoir parlé de la liste chrétienne?

  1. René de Sévérac

    Tout à fait en accord avec vous.
    Une remarque, cette liste a fait près de 5% à Versailles; on peut imaginer que M. de Boer est bien connu là. L’avortement est pour moi un crime mais la société dans laquelle on vit ne le voit pas ainsi !

  2. Louve

    Oui, près de 5 % à Versailles, cela n’est pas très étonnant en effet.

    Ce que j’ai observé aussi pour Versailles, c’est que le FN y a fait un faible score (8,71 contre 9,29 pour le reste de l’Ile de France), très loin des 20 % enregistrés en PACA par exemple.

    Est-ce grâce à la présence de la liste chrétienne ? (sans doute en partie, vu qu’en 2004, le FN avait fait un score de 11% et qq). Je dis en partie parce que je pense vraiment que les cathos se rendent de plus en plus compte que voter FN n’est pas compatible avec leur foi.

    Quoiqu’il en soit, le fait que cette liste permette à qq % de cathos de faire entendre leur voix en ce qui concerne le respect de la vie, sans pour autant soutenir le nationalisme des Le Pen, ne peut être qu’une très bonne chose. (Je ne sais pas ce que dit Boer sur le thème de l’immigration, mais s’il tire ses idées de la doctrine sociale de l’Eglise, je ne m’inquiète pas trop…)

  3. @Louve

    Visiblement, il prône un gaullisme social et s’il prend comme inspiration la DSE, il ne risque pas de crier « les étrangers dehors » en effet 😉

    Mais je n’ai pas vu de discours spécifique sur ce point.

  4. @ chafouin,
    Vous avez écrit : « Maintenant, il faut avouer que la question se pose : les chrétiens doivent-ils s’engager en politique en tant que chrétiens? En fondant un parti chrétien, et en se présentant aux élections? Je n’en suis pas si sûr. Je crois davantage à l’action personnelle de chacun, et à l’investissement des chrétiens dans les partis politiques existants. L’action politique ne se résume pas aux élections.

    Or en s’engageant politiquement, en tant que liste confessionnelle, étiquetée chrétienne, on prend le risque de décevoir, d’entrer dans des petites combines, des savants calculs. Et ce risque est à mon avis trop grand pour rendre ce choix pertinent. »

    C’est bien notre avis : s’engager en politique dépasse largement le fait de militer dans un parti. Le fait d’accoler le mot chrétien au mot parti ne sert pas la nécessaire distinction des pouvoirs spirituels et politique et il y a qque chose de contradictoire entre l’universalité du message chrétien parce-qu’humain et l’aspect nécessairement partisan d’un parti. L’élise ne prendra pas le risque de l’enfermement dans une position partisane, même bonne, tout comme le parti politique ne peut seul représenter l’Eglise. Il y a là un conflit de mission insoluble à nos yeux.

    Par ailleurs, nous doutons de l’efficacité de l’entrisme des chrétiens dans les partis existants tant les appareils sont soumis à une idéologie dont le moins que l’on puisse dire est que c’est n’est pas une idéologie provie au sens des valeurs non négociables ( famille fondée sur la mariage, responsabilité première des parents dans l’éducation y compris en matière sexuelle et affective, respect de la vie) .

    Le PCD a donné récemment une illustration de ce iatus conflictuel de mission puisque les votes concerant la résolution pro-mort déposée par le PS a vu un vote se répartissant entre 1 pour (!!!), 1 abstention (!) et 1 contre.

    Enfin, l’action personnelle, fondamentale, ne suffit pas car c’est bien de changement de culture dont il est fondamentalement question, le pouvoir politique s’appuyant en effet en grande partie sur la culture : qui a le pouvoir culturel a toute chance de voir son pouvoir politique, soit renforcé soit favorisé à terme. N’est-ce pas ce qui se passe aujourd’hui ?
    Pour info, des posts sur ce sujet sont sur notre blog http://www.citeetculture.com/

  5. Taratata, moi j en ai parlé de cette liste ici: http://corto74.unblog.fr/2010/03/10/glauque-promesses-2-folie-passagere-302/

    Le pb de cette liste n est pas qu’elle soit contre l’avortement, chacun pense comme il veut, mais les moyens que ces representants veulent mettre en oeuvre pour lutter contre l’avortement, type Pro Life a l’américaine, voir par ex les photos sur les sites de de Boer.
    Leur tract de campagne etait un modèle de perversité. Sur le tract rien d’autre qu’une « profession » normale de foi de catholique voulant pariciper a la vie du pays, mais sur leur site… on est pas loin de l’extremisme

    biz

  6. jean316

    @ corto74 : heu, la seule photo sur le site de M. de Boer (http://www.solidarite-france.fr/) c’est la photo de… M. de Boer. Je la trouve pas particulièrement effrayante. Vous pouvez me citer les éléments du site de Solidarité qui vous semble « pas loin de l’extremisme (sic) » ?

  7. @jean316:Tu n a pas du bien fouiller. J avais mis une de ces photos en illustration de mon article puis l ai retiré tant c’était pas beau: « un foetus avorté » sanguinolent, si, si.
    Pour info De boer se véhicule via 2 sites celui que tu cites et le site web d’A.M.E.N., sites dont je ne mettrai pas le lien.
    Avec ces 2 sites, nous sommes en droite ligne ds ce qu il y a de plus extrémistes chez les gens anti-avortement.

    cordialement,

  8. Louve

    @ Corto

    J’ai beau fouiller le site d’A.M.E.N, je ne trouve pas les photos dont tu parles. J’y trouve surtout une imagerie et un vocabulaire chevaleresques, désuets et passéistes. Leur dernier communiqué est dans cette thématique… Je ne m’y reconnais pas du tout. Le manichéisme sousjacent me semble être une grosse erreur.

    Maintenant, l’utilisation de mots et de photos dures, c’est tout un débat… Regarde ce qui est proposé pour la lutte contre le tabagisme… Pour moi, ce qui n’est pas négociable déjà, c’est que ces photos doivent représenter la réalité. Ensuite, il y a la question de l’efficacité. Ces photos vont-elles te pousser à arrêter de fumer, à renoncer à avorter ou vont-elles, au contraire, te faire fuir l’information donnée ?

    Dans les deux cas (tabagisme et avortement), ces campagnes-choc partent de l’idée que les gens ne sont pas véritablement libres de leur choix, tant qu’ils ne « voient » pas ce qui se passe réellement…

    Perso, je n’y suis pas favorable, mais cela peut-être sujet à débat. Cela ne fait pas nécessairement d’eux des extrêmistes (nom que je réserve à ceux qui agressent et tuent des médecins ou des femmes ayant avorté).

  9. jean316

    Voilà, je le savais vous avez confondu. Alex de Boer est président du parti Solidarité, Liberté, Justice et Paix (http://www.solidarite-france.fr/). Il n’a aucun lien avec le parti Arrêtons le Massacre des Enfants à Naître (A.M.E.N.) (http://amen-net.org/). AMEN et SLJP ont juste fait liste commune (vu qu’aucun des 2 n’aurait été capable d’avoir 225 candidats à présenter en Ile-de-France à lui tout seul). Donc de Boer ne « se véhicule » pas par le site AMEN (quelque soit le sens du verbe « se véhiculer par ». Sauf si ce néologisme veut dire « n’avoir absolument aucun lien avec »). Je maintiens que vous seriez totalement incapable de trouver le moindre élément extrémiste sur le seul site de M. de Boer (SLJP), ancien membre du MoDem (lol) engagé dans le milieu associatif comme on dit. C’est tout de même important de vérifier ses infos et de ne pas calomnier les gens.

    Etudions donc le cas d’AMEN. Oui, il y a bien une photo de fœtus avorté démembré sur leur site. Je ne suis pas favorable à la diffusion de ce type de photos, le corps étant le Temple de l’Esprit, et le Temple de l’Esprit est sacré, et ne peut donc être utilisé même pour une bonne cause. Mais il y a une chose que je ne comprends pas. Si cette photo vous révulse, comme elle révulserait 99,9% au moins de la population, comment pouvez-vous être pour l’avortement ? Cette photo vous révulse parce qu’elle montre clairement que l’avortement c’est massacrer un être humain. Vous êtes donc favorable à ce qu’on massacre 250 000 hommes et femmes par an, à condition qu’on le cache ? Envoyons un message au Darfour, en Tchétchénie, au Tibet : OK pour que vous continuiez les massacres, mais s’il vous plaît discrètement. Vous dites clairement : je trouve plus choquant la photo d’une personne massacrée que le fait qu’on massacre une personne. Le procès de Nüremberg n’aurait pas dû juger les criminels nazis, mais les photographes de l’Armée Rouge qui apporté la preuve de l’Holocauste. C’est pas un peu le comble de l’hypocrisie cynique la plus immonde ?

    (En même temps, même si on ne diffuse pas les photos, ces images ont tout de même un impact, certains étant forcés de les voir : les médecins avorteurs. Et c’est justement parce qu’ils voient ces images que plus aucun médecin ne veut pratiquer l’avortement et que Bachelot doit multiplier leur salaire par 10 et aller en recruter en Roumanie)

    Extrémisme est un « mot effarant » en novlangue : un mot dont la définition est floue mais qui a une très forte portée symbolique qui permet de disqualifier l’adversaire. On ne peut pas être « extrémiste » en matière d’avortement, ni modéré, vu que c’est un choix binaire : pour ou contre. Par conséquent 100% de la population est extrémiste en matière d’avortement : elle est soit pour, soit contre. Personne ne peut être « un peu pour » (on les bute pas mais quand même on leur donne une bonne leçon), ni « un peu contre ».

    Et quel serait donc la conséquence à tirer de ce qu’un parti ou une personne a reçu l’étiquette « extrémiste » ? Faut-il lui interdire de parler ? Le jeter en prison ? Faut-il publier un décret : « Nul ne peut adhérer ou soutenir un parti à la droite de l’UMP ou à la gauche du PS sous peine de torture » ?

    En outre, AMEN n’a rien d' »extrémiste » dans son action : ils ne mènent pas des « commandos anti-IVG » en allant se mennoter aux portes des avortoirs : ils cherchent à venir en aide pacifiquement et humblement aux femmes en détresse qui envisagent de faire assassiner leur bébé. Ils sont ainsi parvenus à sauver plusieurs centaines de bébés.

    Enfin, je ne vois pas trop où est la manipulation sur la profession de foi de La Liste Chrétienne. Le nom des 2 partis la composant est clairement indiqué et chacun est donc libre d’aller voir leur site, le « gentil-tout-beau » de SLJP et le « méchant-tout-pas-beau » d’AMEN (les photos de bébés massacrés ne sont pas cachés dans un endroit secret accessibles aux seuls initiés au combat infâme visant à arrêter le massacre des bébés).

  10. JackFrat

    Dans toutes les démocraties, il y a une tendance « chrétienne démocrate » assumée ; c’est notamment le cas en Allemagne, et ça ne pose pas de problème métaphysique. Faire la fine bouche sur cette liste est à mon avis mal placé ; en tous cas cette liste est en plein accord avec Benoît XVI, qui demande aux catholiques de traduire leurs convictions y compris en politique.
    Les partis « traditionnels » sont de toute façon tellement éloignés de la conception de la vie du chrétien que ce dernier n’a plus le choix, sous peine de se renier, notamment sur les problèmes dis « sociétaux » : avortement, « homo-parentalité » etc.

  11. La liste chrétienne n’a pas de sens. Dieu n’a pas de parti…je suis un chrétien au ps, d’autres le sont au pcf, à l’ump, au mpf…personne n’a le monopole de Dieu.

  12. @JackFrat

    Vous pointez du doigt le principal problème du parti chrétien démocrate. Mais ce débat est vieux comme le monde : faut-il peser de l’intérieur ou rester blanc comme neige de l’extérieur mais être totalement inefficace? Boutin et de Boer ont fait deux choix différents.

    @Corto

    Je n’ai rien vu de problématique ou qui heurte ma conscience sur le site de de Boer. En effet, comme dit Louve, le site de A.M.E.N. est un peu plus agressif et frontal dans sa manière de présenter les choses, c’est un euphémisme… Rien que le croisé en page d’accueil, c’est la caricature absolue.

    Sois donc plus précis : c’est bien A.M.E.N. que tu vises. Qui est un partenaire de de Boer, mais qui n’est pas de Boer. Ils ont choisi de s’associer mais ne sont pas forcément d’accord sur tout.

    Envoyer les mots de massacre ou de génocide à la figure de celui qui ne partage pas notre avis, je ne suis pas sûr que ce soit ce qui le convainque de changer de position. Ou même de discuter, tout simplement. On est d’accord là-dessus.

    De là à les traiter d’extrémistes, n’exagérons rien…

    @Jean

    Corto va sans doute vite en besogne, mais il existe néanmoins un lien entre son parti et AMEN, puisqu’il a décidé de s’associer avec eux. Donc fatalement il va être accusé d’avoir la même vision des choses… Mais en effet, dénoncer l’extrémisme sans rien constater en actes, c’est un peu court.

    @romain blachier

    C’est le risque avec ce genre de chose, monter les chrétiens les uns contre les autres…

    @Louve

    « Dans les deux cas (tabagisme et avortement), ces campagnes-choc partent de l’idée que les gens ne sont pas véritablement libres de leur choix, tant qu’ils ne « voient » pas ce qui se passe réellement… »

    Le parallèle est intéressant…

  13. Et dire que certains ont fait tout un plat parce qu’une musulmane portant le hijab figurait sur la liste de Besancenot. L’existence de la liste chrétienne est passée tout à fait inaperçue auprès des électeurs non parisiens…

  14. @Cité et Culture

    Désolé, votre commentaire est resté en « indésirable », je ne sais pourquoi…

    « Enfin, l’action personnelle, fondamentale, ne suffit pas car c’est bien de changement de culture dont il est fondamentalement question, le pouvoir politique s’appuyant en effet en grande partie sur la culture »

    Ce n’est pas incompatible! Le changement ne va pas venir d’en haut, c’est ce que je voulais dire. Il se produira quand « les gens » (vous, moi, les autres…) changeront.

    @La Femme des steppes

    C’est plus vendeur de taper sur les musulmans. ça peut changer, mais pour l’instant, c’est le cas.

    De la même manière, il est plus vendeur de dénoncer le communautarisme des populations originaires d’Afrique du Nord que celui des populations d’Afrique noire, ou celui, encore plus flagrant, des Asiatiques!

  15. @jean316: comment cela il n y a pas de lien entre de boer et Amen ?
    Sur les tracts eléctoraux les 2 adresses email apparaissent. Il y est même écrit « Liste Chrétienne, soutenue par A.M.E.N. »

    Je conçois parfaitement que l on soit contre l’avortement, je n’admet que très difficilement, les méthodes employées par Amen et donc par de Boer puisqu’ils se soutiennent !
    Aux USA, les ProLife ont commencé en douceur, on a vu par la suite…

    Par ailleurs, le terme « avortoir », vulgaire à souhait, est aussi utilisé par les ProLife. Seriez vous de la partie ?

  16. Louve

    @ Corto

    Jean a dit: »En outre, AMEN n’a rien d’ »extrémiste » dans son action : ils ne mènent pas des « commandos anti-IVG » en allant se mennoter aux portes des avortoirs : ils cherchent à venir en aide pacifiquement et humblement aux femmes en détresse qui envisagent de faire assassiner leur bébé. Ils sont ainsi parvenus à sauver plusieurs centaines de bébés. »

    Tu dis: « Je conçois parfaitement que l on soit contre l’avortement, je n’admet que très difficilement, les méthodes employées par Amen et donc par de Boer puisqu’ils se soutiennent !
    Aux USA, les ProLife ont commencé en douceur, on a vu par la suite… »

    En gros, il faut empêcher que des gens aident les femmes à garder leur enfant, car tôt ou tard ils finiront par pauser des bombes dans les hôpitaux pratiquant l’avortement ?…

    Attention à ce terme fourre-tout de ProLife/ProVie. Cela conduit à tous les amalgames possibles…

  17. Bonjour,

    Merci Chafouin de faire un article sur la Liste Chrétienne. J’en avais un peu parlé sur ton blog un peu avant les élections. Pour info, je suis membre du parti Solidarité – Liberté, Justice et Paix et responsable de son implantation en Pays de la Loire. J’ai donc participé autant que j’ai pu à la campagne d’Ile de France après avoir moi-même échoué à rassembler les 93 candidats nécessaires au dépôt d’une liste en Pays de la Loire.

    Je voudrais juste indiquer que le parti SLJP ne se résume pas à un parti ProVie, pas plus qu’à un parti confessionnel. Son socle, c’est la doctrine sociale de l’Eglise. On me dira que ça ne fait pas une politique, certes… mais ça en pose des bases solides.

    Pour l’aspect confessionnel, le parti SLJP est aussi confessionnel que la DSE elle-même. C’est-à-dire pas du tout. La DSE est un corpus de principes universels, compilés rationnellement par l’Eglise au service de tous, sans distinction d’origine et de religion. Il en va de même de SLJP qui est un parti fondé certes par des chrétiens, mais qui accueille toutes les personnes de bonne volonté et fonde une politique pour le bien commun universel, sans distinction d’origine ou de religion.

    Pour le Chafouin, en effet, nous n’avons pas fait le même choix que Christine Boutin, mais nous sommes sur la même ligne politique, au sens où nous défendons les mêmes idées. Simplement la stratégie et les motivations qu’il y a derrière ne sont pas les mêmes. Nous considérons, suivant l’enseignement de l’Eglise, que les laïcs ont le devoir de s’engager en politique. Rien de nouveau sous le soleil. C’est juste la priorité numéro un des laïcs après leur famille et leur devoir d’état (travail).

    Nous le savons et l’abstention aux régionales l’a encore souligné, la démocratie en France va mal (pas qu’en France d’ailleurs). L’engagement des chrétiens en politique passe, pour beaucoup d’entre nous, par le vote aux élections et se limite trop souvent à ça. Simplement, pour permettre cet engagement, il faut que les chrétiens puissent voter en phase avec leur conscience chrétienne. En particulier pour les catholiques, cela suppose de ne pas pouvoir soutenir par son vote un parti ou un programme qui porte atteinte aux valeurs non négociables de la foi chrétienne.

    Parenthèse… J’ai lu plus haut que quelqu’un se disait chrétien du PS. Je tiens juste à signaler que le chrétien doit être cohérent avec sa foi. Le PS est un parti qui s’oppose catégoriquement à tout ce qui fait la base de la foi chrétienne. Si cette personne y oeuvre pour faire changer le PS de l’intérieur, tant mieux. Si elle soutient le PS par son vote, sachant par exemple la grande implication du PS dans la promotion du droit à l’avortement, à la contraception, des familles homoparentales, etc… Je crois qu’il y a juste comme un problème de définition de la doctrine sociale chrétienne et de formation de la conscience. J’ajoute sur ce commentaire, que dans le fait de proposer une liste chrétienne, il ne s’agit pas là d’avoir le monopole de Dieu, mais d’avoir un engagement politique qui n’aille pas en sens inverse du bien commun.

    Après, le chrétien a une vocation au témoignage. Le principe de subsidiarité, appliqué à l’engagement politique et en particulier à la démocratie, impose pour sa justification qu’il existe au moins une option politique compatible avec les valeurs chrétiennes. Sans quoi la démocratie devient un système inique et qui évolue peu à peu vers le totalitarisme. J’irai même plus loin : la démocratie n’est juste que par la légitime pluralité des options politiques qui s’offre à nous. Et comme d’autres commentateurs l’ont souligné, un parti politique, si fidèle soit-il à l’enseignement de l’Eglise, ne peut prétendre embrasser la totalité des exigences de la foi chrétienne. Il ne suffit donc pas encore qu’il y ait une seule liste compatible avec les valeurs chrétiennes, il en faudrait plusieurs (dans le meilleur des mondes).

    La démocratie juste exige donc des propositions, et en particulier des propositions qui sont compatibles avec la foi chrétienne. Or aujourd’hui il n’existe plus une seule option politique qui ne porte atteinte à la foi chrétienne. Rappelons le texte de 2002, de la congrégation pour la doctrine de la foi, signé Joseph Ratzinger disant :

    Dans ce contexte, il faut ajouter que la conscience chrétienne bien formée ne permet à personne d’encourager par son vote la mise en œuvre d’un programme politique ou d’une loi dans lesquels le contenu fondamental de la foi et de la morale serait évincé par la présentation de propositions différentes de ce contenu ou opposées à lui. Parce que la foi est un tout indivisible, il n’est pas logique d’isoler un de ses éléments au détriment de la totalité de la doctrine catholique.

    L’engagement politique en faveur d’un aspect isolé de la doctrine sociale de l’Église ne suffit pas à répondre totalement à la responsabilité pour le bien commun. Les catholiques ne peuvent pas non plus songer à déléguer à d’autres l’engagement qu’ils ont reçu de l’Évangile de Jésus Christ, pour que la vérité sur l’homme et sur le monde puisse être annoncée et atteinte.

    Je vous invite à lire le texte en entier (lien ci-dessus), c’est très éclairant, et c’est ce qui fonde notre engagement au sein du parti Solidarité.

    Voilà en somme le pourquoi du parti SLJP. Il ne s’oppose pas au PCD, mais a choisi de laisser les chrétiens se représenter d’abord eux-même en démocratie en leur permettant de voter pour un parti qui brandi haut et fort la doctrine sociale de l’Eglise. Christine Boutin a elle choisi de faire entrer la doctrine sociale de l’Eglise dans un parti en place. C’est honorable, et je crois que c’est nécessaire. Mais ce n’est certainement pas suffisant. Au nom du seul principe de subsidiarité qui devrait permettre à tous les chrétiens de s’exprimer en démocratie. En s’alliant à l’UMP, si Christine Boutin permet que les valeurs chrétiennes soient défendues en hauts lieux, elle ne permet plus aux chrétiens de voter pour la DSE au moment des élections, sans qu’ils soient immédiatement confondus avec un programme qui n’a rien de compatible avec la doctrine chrétienne. Aujourd’hui, nous, chrétiens, sommes simplement condamnés au vote blanc.

    Une dernière chose, sur les stratégie d’implication des chrétiens en politique. Je suis totalement d’accord sur le fait que l’engagement ne se limite pas à militer dans un parti. Les membres de SLJP viennent tous du monde associatif et ont bien d’autres engagement par ailleurs. Comme l’a dit quelqu’un, pourquoi ferait-on un cas à part de la France : dans de nombreux pays d’Europe, les chrétiens sont (plus ou moins) justement représentés en politique. Ainsi va la démocratie.

    Sur l’efficacité de cette forme d’engagement, je vous laisse simplement méditer sur le cas de Solidarnosc en Pologne, pendant les années 80. C’est un mouvement dont nous assumons une certaine filiation (pas seulement du nom) et qui a connu, avec l’aide de Jean-Paul II et de toute l’Eglise, le succès que l’on sait comme fruit de l’action des chrétiens en politique.

  18. Gui

    @pneumatis : merci pour vos précisions. Il y a un point qu’a souligné le Chafouin, et qui somme toute est un grande interrogation, c’est l’objet du dernier paragraphe : « le risque de décevoir, d’entrer dans des petites combines, des savants calculs. Et ce risque est à mon avis trop grand pour rendre ce choix pertinent. »
    La liste est très jeune et le retour d’expérience encore léger, mais avez vous un éclaircissement là dessus ?

  19. Tiens, je zappe volontairement tous les débats des commentaires pour une remarques adressée amicalement à mon compère Chafouin (puisque tu me fais l’honneur de me pointer deux fois du doigt).
    C’est un exercice de style intéressant, non, le billet pour se justifier de ne pas avoir écrit à propos de tel ou tel sujet ? 😉 Je finirai par croire que pour un blogueur, c’est décidément un passage obligé…

  20. @Edmond

    J’ai pensé à ne pas l’écrire, et puis je me suis dit qu’il était aussi parfois intéressant de se justifier. Ne serait-ce que pour expliquer ce qu’on fait et pourquoi on le fait. Et expliquer pourquoi il ne faut pas non plus nous juger trop sévérement. On n’est que des petits blogueurs de rien du tout… (enfin là je parle pour toi 😉 )

    @Corto

    Sur les méthodes, il est incontestable qu’il est urgent de soutenir les alternatives à l’avortement plutôt que de chercher à mieux le rembourser, comme l’a fait récemment le gouvernement… Qu’on soit pour ou contre, un avortement est quand même souvent un drame pour celle qui s’y résout. Donc aider les gens à ne pas le faire si ce n’est qu’une raison matérielle, cela me semble plus social qu’idéologique, déjà.

    Or bizarrement, à part les « pro-vie », personne ne se propose… Et quand ils le font, on les accuse d’extrémisme!

    @Pneumatis

    Merci de ces précisions.

    Quand même, une remarque : dire d’une liste qui se nomme « chrétienne » qu’elle n’est pas confessionnelle, c’est un peu fort de café, non?

    Certes, la DSE est universelle, m’enfin elle est portée par l’Eglise, essentiellement. On joue sur les mots, là.

    « J’ajoute sur ce commentaire, que dans le fait de proposer une liste chrétienne, il ne s’agit pas là d’avoir le monopole de Dieu, mais d’avoir un engagement politique qui n’aille pas en sens inverse du bien commun. »

    Là-dessus, d’accord. J’ai juste une divergence sur la stratégie employée en utilisant l’appelation « chrétien ». Là-dessus, je vous renvoie au commentaire de « Cité et culture » avec lequel je suis en phase sur ce point.

    « Aujourd’hui, nous, chrétiens, sommes simplement condamnés au vote blanc. »

    Eh oui. Mais voter, c’est aussi faire un choix, non? Entre deux options, je choisirais celle qui nous conduit le moins vite dans le mur, si possible, même si je ne suis pas complètement en accord avec cette solution. Encore une fois, choisir de s’impliquer en tant que chrétiens, avec la DSE comme programme politique, je ne suis pas convaincu que ce soit le bon choix. Parce que vous cautionnez dans ce cas le système des partis que par ailleurs vous dénoncez. Vous rentrez dans le jeu. Et vous exposez à décevoir. Et alors, quelle responsabilité!

  21. Bon billet et intéressante discussion!

    Personnellement j’avais quelques doutes quand j’ai entendu parlé de cette liste chrétienne, mais à y réfléchir je trouve que c’est une bonne idée.
    Et d’abord parce que cela permet aux chrétiens de pouvoir rendre leur vote lisible quant à leur attachement à la DSE, et pourquoi pas à faire une certaine publicité à cette doctrine sociale et à ses principes.

    Après, je comprends les explications de Pneumatis sur l’universalité de la DSE, et donc la non confessionnalité de ce parti. Néanmoins, avec un nom comme celui-là, il ne faut pas s’étonner d’être stigmatisé ou accusé de repli sur soi. « solidarité, liberté, justice et paix » cela sonne déjà mieux, même si c’est un peu trop long… En revanche je ne vois aucun souci à se donner ouvertement la doctrine sociale comme corpus idéologique, bien au contraire. L’emploi du mot « chrétien » me parait malhabile.

    @Chafouin : « Vous rentrez dans le jeu. Et vous exposez à décevoir. Et alors, quelle responsabilité! » :
    En même temps c’est un peu le principe du jeu, s’engager et agir c’est forcément prendre le risque de décevoir… le risque peut exister de compromettre le mot « chrétien » en l’utilisant comme nom de parti, cela je le comprends, mais rien que le fait de pouvoir exposer un peu plus largement la DSE me parait dejà être un excellente chose. Il ne me semble pas qu’un tel parti ait réellement l’ambition de gouverner la France, mais plus de pouvoir peser dans le débat public. Aujourd’hui je pense que se présenter en tant que parti est plus efficace qu’en tant qu’individu noyé dans un parti aux frontières et idées un peu floues…

  22. @Le Chafouin :

    Quand même, une remarque : dire d’une liste qui se nomme « chrétienne » qu’elle n’est pas confessionnelle, c’est un peu fort de café, non?

    Certes. Axel de Boer, tête de la Liste Chrétienne, se plait à rappeler que cela fait bientôt 120 ans que le terme de « chrétien » a pris aussi une dimension politique, évoquant ainsi les fondements de la démocratie sociale chrétienne. Tout comme on peut parler de racines chrétiennes pour l’Europe sans évoquer une religion imposée et partagée par tous. Il ne faut juste pas mélanger « foi chrétienne » et « doctrine sociale chrétienne » ou encore « culture chrétienne ».

    Après, avouez qu’il fallait oser ! C’est quand même grâce à ce nom que l’extrême gauche s’est étranglé en voyant les listes déposées en Ile de France et nous a fait une publicité inespérée en hurlant à la mort de la laïcité et de la démocratie. 😉

    @Guy : pour vous répondre, et en même temps au Chafouin, le système des partis n’est pas mauvais en soi. Ce qui est mauvais c’est la politique politicienne qui fait le service des politiciens plutôt que des idées et du bien commun.

    Pour situer un peu, notre élan en faveur de la doctrine sociale de l’Eglise a de grandes ressemblance avec ce qu’on fait les verts en faveur de l’écologie. Au tout début on les trouvait ridicules, mais ils ont ramené, au fur et à mesure des années, leur combat au coeur des enjeux politiques. Maintenant, on me dira qu’ils tombent dans les mêmes pièges que les autres partis, et je dirais que c’est vrai, sans conteste.

    Comment éviter ça en ce qui nous concerne ? Je n’ai pas de solution miracle… ah si, suis-je bête : nous prions abondamment l’Esprit Saint de nous inspirer dans notre action, pour justement ne pas tomber dans les pièges de l’orgueil, des combines et des compromis douteux. Et pour prendre les bonnes décisions, nous nous confions beaucoup à la providence, car nous croyons que ce n’est pas la fin qui justifie les moyens, mais bien de justes moyens qui conduisent à une juste fin.

    Peut-être qu’au bout du chemin, c’est ça qui peut faire surtout la différence : la grâce. Je me plais à y croire, sans quoi en effet, nous n’aurions aucune prétention à ne pas reproduire les échecs et les travers de nos prédécesseurs en politique, une fois installés dans le paysage politique français. Vous pouvez également prier pour nous, c’est important. Merci.

  23. Yogi

    Juste une remarque : je ne vois pas comment on peut prétendre que la DSE serait « universelle », il y a une référence à Dieu ou à Jésus Christ toutes les trois lignes. Pour un non croyant elle me paraît illisible et s’appuyer sur des références qui n’ont pas de sens.

    Pour la rendre « universelle » il faudrait en enlever toutes les références à la religion et n’en garder que les principes humanistes … et allez savoir, si ça se trouve on tomberait alors sur le programme du PS ou du NPA 😉 !

  24. @Yogi

    Lisez à partir du quatrième chapitre, cela pourra peut-être vous inspirer autre chose… Mais je ne crois pas que vous y lirez le programme du NPA… Quoique, sur le principe de la destination universelle des biens, peut-être que la DSE s’en rapproche! 😉

    Mais elle est universelle dans le sens où elle ne s’adresse pas qu’aux catholiques. Elle n’a pas été conçue pour eux. Et elle peut servir de boîte à idées pour tous.

    @Pneumatis

    Personnellement, je trouve le système des partis intrinsèquement mauvais. On peut difficilement concevoir de fonctionner autrement, mais cette façon qu’ont les partis de confisquer la démocratie, le débat et l’accès aux postes de responsabilité, est horripilante.

    Après, je vous souhaite bon courage, je ne vous souhaite pas de vous planter, mais stratégiquement, je pense que l’option de la bataille culturelle me paraît plus à notre portée que l’action politique au sens électif du terme.

    @laloose

    « Et d’abord parce que cela permet aux chrétiens de pouvoir rendre leur vote lisible quant à leur attachement à la DSE, et pourquoi pas à faire une certaine publicité à cette doctrine sociale et à ses principes. »

    Résultat, on ne parle que de l’IVG et des supposées visées extrémistes d’un des mouvements qui soutient la liste…

  25. Yogi

    @Le chafouin : Ah, en effet, le chap 4 pose des principes concrets, il faudra que j’y revienne.
    Quant au fait qu’une fois laïcisé on retrouve le programme du NPA, ce n’était qu’à moitié une boutade : je vois mal comment un programme basé sur la solidarité et sur l’amour du prochain, et qui subordonne la propriété privée au bien commun, peut déboucher sur autre chose que le communisme. Ce que pour ma part, dans le principe, je trouve louable et noble.

    Ca ne sera pas un programme écolo par contre : dire que la Terre est au service de l’Homme me paraît une vision irresponsable des capacités de l’espèce humaine.

  26. Bonjour,

    @Yogui : le principe de la destination universelle des biens et de l’option préférentielle pour les pauvres ne conduit pas au communisme dans la mesure où il se fonde comme principe de base sur la dignité humaine qui est d’être libre. Quoique l’état doivent donc garantir la destination universelle des biens, il ne peut exercer de forme de coercition sur les plus favorisés que pour garantir la jouissance par les plus défavorisés de leurs droits inaliénables : à la vie, à l’alimentation, à l’eau, au logement, aux soins et à l’hygiène et à l’éducation. Cette garantie de respect des droits de l’homme n’impose nullement le communisme, mais commence par une éducation à la solidarité en vue du bien commun et fonctionne sur le mode de la subsidiarité qui respecte les libertés de chacun. Rien à voir avec le communisme qui est un régime totalitaire imposant une égalité liberticide, en lieu et place d’une équité libératrice.

    Sur l’aspect écologique de la doctrine sociale chrétienne, je te laisse corriger ton appréciation à la lumière de la dernière lettre du pape pour la journée mondiale de la paix : Si tu veux construire la paix, protège la création.

    @Chafouin :

    Résultat, on ne parle que de l’IVG et des supposées visées extrémistes d’un des mouvements qui soutient la liste…

    Avoue que c’est déjà pas mal ! En parler plutôt qu’un perpétuel silence coupable, c’est une façon de rouvrir les débats sur l’IVG et la laïcité, non ? (Oui je sais, j’abuse un peu de la positive attitude)

  27. Claribelle

    C’est déjà beau 0,85% pour une liste qui n’avait aucune visibilité (rien vu dans les médias; j’en avais entendu parler -limité à leur position anti-avortement- mais sans savoir sur quelle région elle se présentait), aucune affiche sur les panneaux électoraux (dans mon coin en tous cas – je n’ai su qu’elle se présentait que parce que je suis curieuse et que j’ai regardé la liste des candidats sur le panneau n°0 puisqu’il manquait des affiches sur 2 panneaux), ni profession de foi dans les enveloppes élections de plus arrivées fort tard. Bref, les électeurs ont pris connaissance de la chose en arrivant dans le bureau de vote ! Dans ma commune, 27 voix quand même (mais pas la mienne) soit 0,7% des électeurs !

  28. Gwynfrid

    @ Chafouin: heureux d’apprendre que, quoique blogueur, vous êtes à la fois un être humain, avec ses limitations – incluant une fiancée adorable ;-). De plus, vous ne vous sentez pas l’obligation d’écrire ce qui va bien avec votre étiquette « catho inside », même si vous la revendiquez par ailleurs: je ne peux qu’applaudir cette indépendance intellectuelle.

    @ Jean316: qualifier A.M.E.N. de groupe extrémiste n’avance pas à grand-chose. Mais on peut tout de même remarquer que leur communiqué de veille d’élection (http://amen-net.org/index.php?&idArticle=31) était pas mal gratiné. Je ne dis pas ça parce qu’il est écrit entièrement en majuscules rouge vif, mais bien parce que je l’ai lu.

    @ Pneumatis: « C’est quand même grâce à ce nom que l’extrême gauche s’est étranglé en voyant les listes déposées en Ile de France et nous a fait une publicité inespérée ».

    C’est le premier argument convaincant que je lis en faveur du titre « Liste Chrétienne » : un argument pragmatique, de pure com politique. Ce n’est pas un reproche de ma part: cela fait partie intégrante du job d’un candidat aux élections. L’étiquette chrétienne vous a permis d’atteindre 0.85%, c’est plus que je n’aurais pronostiqué. Compliments, donc. Cependant, à mon humble avis, il vous faudra en changer à l’avenir si vous voulez passer au palier supérieur. Mais je peux me tromper.

    J’ai aussi une objection de fond: vos arguments ci-dessus ont à mes yeux un fort goût de « brevet d’authenticité chrétienne », étendant ainsi encore plus loin l’idée de BAC proposée par l’excellent Edmond. Ainsi, il apparaît que pour être chrétien, on ne peut pas voter pour quelqu’un d’autre que vous. Désolé, je comprends la cohérence de la démarche, mais ça ne marche pas pour moi.

  29. @Gwynfrid
    Je n’aurais peut-être pas dû mêler l’adorable fiancée à tout ceci. Je n’ai pas pu m’empêcher! 😉

    « Je ne dis pas ça parce qu’il est écrit entièrement en majuscules rouge vif, mais bien parce que je l’ai lu. »

    En effet. Et le Croisé, au-dessus, il me met un peu mal à l’aise.

    « Ainsi, il apparaît que pour être chrétien, on ne peut pas voter pour quelqu’un d’autre que vous. »

    Et donc cela revient à dire qui est bon et qui est mauvais chrétien. A cette démarche, je préfère donc celle du pape qui nous explique en quoi un vote est compatible avec la foi chrétienne. Il l’explique, et entre les lignes, on peut voir à peu près où on peut se situer.

    @Pneumatis

    Nous pourrions passer une très bonne soirée ensemble et être d’accord sur beaucoup de choses, j’en suis persuadé. ça coince juste sur l’idée du parti. A part ça, j’aime bien ton optimisme. Mais je pense que sur des sujets comme l’IVG, passer pour un extrémiste n’aide pas à faire accepter son point de vue.

    Dans ce sens, la proposition de mission parlementaire que vient de déposer Christine Boutin, en vue d’examiner les solutions pour faire reculer l’avortement, pour multiplier les alternatives à l’IVG, est une très bonne chose. Mais elle ne peut le faire que parce qu’elle est dans le jeu, et pas en-dehors.

    @Claribelle

    Je préfère parler en nombre de voix. Et en effet, un peu plus de 24 000 voix, c’est pas mal. Personnellement, je suis tombé sur une affiche à proximité de l’Hôtel de ville de Paris. Le premier réflexe que j’ai eu, en la voyant, c’est « tiens, ils sont soutenus par AMEN (que je ne connaissais pas), un groupe hostile à l’IVG ». Je ne pense pas que ce soit forcément le premier truc à mettre en exergue. ça clive tout de suite. ça empêche toute discussion.

  30. @Gwynfrid :

    J’ai aussi une objection de fond: vos arguments ci-dessus ont à mes yeux un fort goût de « brevet d’authenticité chrétienne », étendant ainsi encore plus loin l’idée de BAC proposée par l’excellent Edmond. Ainsi, il apparaît que pour être chrétien, on ne peut pas voter pour quelqu’un d’autre que vous.

    Malheur à moi si c’est ce que j’ai laissé entendre ! Il ne me semble pourtant pas avoir dit autre chose que ce que dit la congrégation pour la doctrine de la foi et que Le Chafouin à relevé dans son dernier message. « La conscience chrétienne bien formée ne peut pas soutenir par son vote… etc » Je ne sais pas si notre liste est la meilleure ni même la seule proposition compatible avec la fois chrétienne dans le paysage politique actuel. Mais c’est du moins ce qu’elle essaie de faire, d’une part, et ce qu’il m’est apparu à moi d’autre part. Je ne lance aucun anathème sur quiconque ne s’y reconnaitrait pas, et ne m’aviserais pas de juger de la foi de ceux qui ne sont pas d’accord avec moi. Simplement admettez que le domaine politique se prête quand même au débat. Et dès lors qu’il prend une dimension morale pour les chrétiens, on devrait quand même pouvoir en discuter au regard de la foi chrétienne, non ? (ceci sans que quiconque se sente immédiatement jugé ou pris à la gorge).

    @Le Chafouin :

    Mais je pense que sur des sujets comme l’IVG, passer pour un extrémiste n’aide pas à faire accepter son point de vue.

    Attends que ça fasse son chemin. Déjà on commence par déposséder la défense de la vie de l’extrême-droite qui se l’était totalement approprié au point qu’il te suffisait – tu dois certainement en avoir fait l’expérience – de te dire contre l’avortement pour passer pour un militant d’extrême-droite. Du coup, tu étais casé dans cette catégorie absurde du type qui veut défendre la vie des embryons mais rétablir la peine de mort et jeter les immigrés dehors.

    On avance pas à pas, mais on avance. Le débat sur l’IVG, grâce notamment à Christine Boutin, mais aussi grâce aux initiatives comme la notre, commence à refaire surface dans le débat public détaché de cette étiquette rédibitoire d’extrême-droite. Aux prochaines élections, ce sera certainement plus la notion de « Doctrine sociale de l’Eglise » qui sera mise en avant, mais là encore ce sera certainement l’occasion pour les médias de mettre le feu autour de la question de la laïcité, à cause du seul terme « Eglise ». Et puis on fera encore du chemin.

    Ce qui est important, c’est qu’à travers tout ça, des gens s’interrogent, des gens s’intéressent. Tu dois être bien placé pour savoir que même dans les milieux cathos, la grande majorité ignore tout de la DSE, et s’en fait juste une idée en fonction de sa propre interprétation des évangile et d’un peu de catéchisme. Nous participons à la faire mieux connaitre, j’en suis convaincu. En cela, j’ose croire que c’est une oeuvre d’évangélisation.

    Tout ça pour dire que si je passe un de ces quatre sur Paris, je serai ravi qu’on passe une soirée ensemble, qui serait excellente j’en suis sur 😉 (ne t’inquiète pas, je ne vais pas souvent sur Paris, et j’ai rarement le temps de m’y arrêter).

  31. @pneumatis
    Nous partageons une bonne partie de vos propos, notamment la nécessité de mieux faire connaitre, diffuser et mettre en pratique la DSE.
    Même si nous ne partageons pas votre point de vue sur les partis ( cf nos commentaires), nous vous proposons de rester plus étroitement en contact.
    Cordialement

  32. @Cite & Culture :

    nous vous proposons de rester plus étroitement en contact

    Après avoir lu vos commentaires sur ce blog, j’ai eu aussi l’occasion, hier, de lire vos articles sur l’engagement chrétien en politique suite au lien que vous avez mis sur le blog de Koz, et j’allais précisément vous proposer la même chose ! 😉

    Si besoin vous pouvez me contacter via mon blog quand vous voulez, et je ne manquerai évidemment pas de faire de même.

    J’ai également mis quelques textes sur mon blog, à propos de l’engagement chrétien en politique. Comme vous pourrez le constater, vous n’y trouverez rien de très différent que ce que vous proposez à la réflexion de vos lecteurs, avec même je pense une moindre qualité d’analyse par rapport à vos articles, mais simplement mon témoignage personnel en plus.

  33. Phacgj

    Petite réaction « à chaud » sur la chronique de Chafouin sur RCF Alpha. Je ne connais pas la liste chrétienne: j’habite en Bretagne. Mais lorsque vous affirmez que « l’on peut être chrétien et voter UMP », je m’insurge!
    Je crois en effet que l’on ne peut être chrétien sans être pour « l’homme » et donc contre l’avortement, la pilule du lendemain et « autres progrès humains » dont la plupart des candidats vantent les mérites.
    « Etre chrétiens par capillarité » c’est bien, mais « pour bâtir sur le roc » il me semble qu’il faut connaître les valeurs auxquelles on tient, et pouvoir les vivre pleinement – c’est ce qui permet de rester debout lorsque l’on est touché par les drames de la vie (et qui ne le sera pas?).
    Alors si on inversait la tendance? Si on admettait un instant que beaucoup d’électeurs s’abstiennent car leurs valeurs fondamentales ne sont plus représentées par aucun candidat!
    « La Vérité vous rendra libres », libres aussi d’aller voter, car choisir c’est renoncer.
    Alors un parti « labellisé » chrétien qui a pour colonne vertébrale la doctrine sociale de l’Eglise? Quelle chance ils ont en Ile de France! Lorsque par « capillarité » ce mouvement arrivera en Bretagne, je m’intéresserai à nouveau à mon bulletin de vote!

  34. @Phacgj

    D’abord, merci d’avoir écouté la chronique et d’être venu commenter!

    Quand je dis « l’on peut être chrétien et voter UMP », c’est en effet une possibilité, cela existe, je ne dis pas que c’est bien ou mal, je le constate. Et je n’ai pas la prétention de dire ce qui est bien ou mal en fait…

    « Si on admettait un instant que beaucoup d’électeurs s’abstiennent car leurs valeurs fondamentales ne sont plus représentées par aucun candidat! »
    Evidemment. C’est mon cas. Je ne dis pas que je ne voterais pas pour une liste chrétienne si l’occasion se présentait, je suis seulement sceptique sur la stratégie employée…

  35. Gwynfrid

    @ Pneumatis: désolé, j’ai mis un peu de temps à vous répondre.

    « Malheur à moi si c’est ce que j’ai laissé entendre ! », dites-vous. J’ai un peu forcé le trait, certes, mais vous avez quand même laissé entendre quelque chose de très proche, notamment dans votre réponse à Romain Blachier ci-dessus, en expliquant qu’il est impossible à un chrétien de voter PS. En suivant le même raisonnement, il est aussi impossible de voter UMP, Modem ou FN, et je ne parle même pas de l’extrême gauche. De là à conclure qu’on ne peut voter que pour vous, il n’y a pas loin.

    Vous vous appuyez sur le texte de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, que je ne remets pas en question, mais qui ne nous dit pas pour autant pour qui voter et pour qui ne pas voter.

    C’est pour cela que je suis en désaccord avec vous: refuser de voter pour aucun de ceux dont le programme contient un seul élément qualifié de non négociable conduit nécessairement au vote blanc ou à l’abstention. Ce n’est pas une solution, car cela conduirait les chrétiens à laisser la responsabilité de la décision au reste de l’électorat, qui vote sans tenir aucun compte des valeurs chrétiennes.

  36. Bonjour Gwynfrid,

    désolé, j’ai mis un peu de temps à vous répondre.
    Pas de problème j’ai tout mon temps 😉

    vous avez quand même laissé entendre quelque chose de très proche, notamment dans votre réponse à Romain Blachier ci-dessus, en expliquant qu’il est impossible à un chrétien de voter PS. En suivant le même raisonnement, il est aussi impossible de voter UMP, Modem ou FN, et je ne parle même pas de l’extrême gauche.
    Tout à fait d’accord.

    De là à conclure qu’on ne peut voter que pour vous, il n’y a pas loin.
    En effet. Ceci étant dit, tel que je conçois la démocratie, du moins ce que j’en ai retenu telle que la présente l’Église, la logique me parait assez simple. Voter ce n’est pas faire élire quelqu’un, c’est d’abord manifester une opinion. En l’occurrence, une opinion en faveur d’un programme et des personnes qui le mettent en œuvre.

    A quiconque se rend compte au moment de voter qu’aucune des candidatures ne correspond aux justes exigences de sa conscience (bien formée), il devrait apparaitre alors logiquement deux alternatives : 1/ se désengager (abstention) ou 2/ se présenter soi-même aux élections (ou faire se présenter quelqu’un dont le programme correspond aux exigences de sa conscience).

    Évidemment la deuxième solution n’est pas la plus simple. Aussi quand je parle de désengagement en parlant d’abstention, c’est à relativiser, car l’engagement démocratique peut trouver d’autres formes de manifestation hors élections, comme militer pour réformer les modes de scrutin afin de favoriser une meilleure représentation de la pluralité des opinions politiques, ou oeuvrer auprès des candidats pour faire en sorte que leurs programmes correspondent mieux, à terme, aux exigences du bien commun.

    Surtout arrêtez-moi, si vous trouvez que je dis des âneries.

    Je ne comprends pas, parce que d’un côté vous dites : Vous vous appuyez sur le texte de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, que je ne remets pas en question, mais qui ne nous dit pas pour autant pour qui voter et pour qui ne pas voter. (c’est vrai il ne dit pas pour qui voter ou pas, mais il dit par contre très pour QUOI voter ou pas).

    Et ensuite vous dites : refuser de voter pour aucun de ceux dont le programme contient un seul élément qualifié de non négociable conduit nécessairement au vote blanc ou à l’abstention. Ce n’est pas une solution
    Ce n’est pas la seule, comme je viens de l’indiquer. Mais le contraire que vous suggérez, à savoir voter, même par dépit ou compromis, en faveur d’un parti qui porte atteinte à des valeurs non négociables, remet pourtant bien en cause le texte de la congrégation pour la doctrine de la foi (entre autres choses). Ce texte me semble assez explicite sur ce point, non ?

  37. Gwynfrid

    @ Pneumatis:

    « Voter ce n’est pas faire élire quelqu’un, c’est d’abord manifester une opinion. « : Je ne vous comprends pas très bien. Le vote consiste bien à essayer d’élire quelqu’un (avec succès, si suffisamment d’autres électeurs font le même choix) ET à manifester une opinion. Dans le contexte du vote, les deux me paraissent inséparables.

    Vos deux solutions, abstention et candidature, sont en apparence les seules 100% conformes, sans compromis, aux valeurs dont nous parlons – mais en apparence seulement. Je reviendrai plus loin sur l’intéressante question du compromis, mais je vais commencer par écarter vos deux solutions. Celle de la candidature basée sur les valeurs que vous souhaitez défendre n’est pas forcément praticable, vous le notez vous-même. Celle de l’abstention, comme je le faisais remarquer plus haut, revient à déléguer la désignation de l’élu aux électeurs qui ne partagent pas vos valeurs: c’est le geste de Pilate. Il n’est acceptable que si tous les partis en présence sont rigoureusement aussi néfastes les uns que les autres: un cas de figure purement théorique. En réalité, il existe toujours un moindre mal. S’abstenir revient donc à encourager un mal supérieur.

    voter, même par dépit ou compromis, en faveur d’un parti qui porte atteinte à des valeurs non négociables, remet pourtant bien en cause le texte de la congrégation pour la doctrine de la foi

    Le texte en question ne me dit pas précisément quoi faire quand il n’y a que des mauvaises solutions, ce qui est le cas le plus courant. Ne souhaitant pas renoncer devant cette difficulté, je reprends juste cette phrase du texte, qui est au coeur du sujet: « Sur ce principe, l’engagement des catholiques ne peut tolérer aucun compromis, car, autrement, le témoignage de la foi chrétienne dans le monde, ainsi que l’unité et la cohérence interne des fidèles eux-mêmes, feraient défaut. » Il faut essayer d’émettre un vote positif (puisque j’ai exclu l’abstention) sans compromettre sur le principe. À mon sens, ceci est possible si on admet que voter pour un candidat n’entraîne pas acceptation de l’intégralité de son programme. Seuls les militants les plus purs endossent un programme politique sans la moindre réserve. Pour le citoyen lambda, le choix se fait par élimination des candidats en commençant par le pire, pour finir par ne garder que le moins mauvais. Sauf à vouloir se mettre en dehors du monde (ou se lancer lui-même en politique) il me semble que le chrétien est obligé de raisonner de cette manière lui aussi.

    Cela étant dit, la liste chrétienne, et cela même si je reste réservé sur le nom, fournit une solution nouvelle à l’électeur qui souhaite respecter le mieux possible ces impératifs moraux. Je vous remercie, donc, pour votre contribution à l’élargissement de l’offre politique

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