Fraudes au parti s(adoma)socialiste

Comment s’en relever? Au terme d’un processus électoral usant, qui aura permis de constater l’ampleur des querelles de personnes au Parti Socialiste (définitivement rebaptisé parti sadomasocialiste, copyright du chafouin), voilà qu’on n’est même plus sûr de l’identité du gagnant.

Chacun le sait : 42 voix (sur 134 784 votants!), d’après des chiffres contestables mais officiels, séparent Martine Aubry de Ségolène Royal. Aucune des deux ne veut en démordre. La dame du Nord devait théoriquement ne faire qu’une bouchée de la dame du Poitou, mais cette dernière a visiblement non seulement réveillé les abstentionnistes, mais en plus, apparemment convaincu de nombreux soutien de Delanoë et Hamon. Elle s’accroche, Royal, comme une moule à son rocher. Et l’hypothèse d’une scission n’est plus si invraisemblable : sauf à trouver un consensus et à nommer un duo des lieutenants à la tête du PS, on a désormais du mal à imaginer que l’une ou l’autre des candidates rentre dans le rang. Il est des blessures dont on ne guérit pas…

« Nous étions globalement abstents depuis 18 mois… nous sommes collectivement ridicules depuis 15 jours… », soupire à juste titre, sur son blog, Marc Vasseur, un militant plutôt royaliste ces derniers temps. Eh oui! car après les noms d’oiseaux, les menaces de recours judiciaires deviennent réalité de part et d’autre : on se jette désormais à la figure des accusations de fraude.

A la bonne heure! Qu’on rie des excès de démocratie, qui au PS comme chez les Verts, assurent d’entraîner un résultat pitoyable, ou au mieux inefficace, c’est une chose. La démocratie conduit parfois tout droit à l’anarchie, et c’est définitivement le cas au PS.

Mais les fraudes! Quoi, dans un parti socialiste, on pourrait frauder? On pourrait tricher, dans un des principaux partis de gouvernement d’un Etat démocratique et occidental, vous savez, cette partie du monde qui envoie des observateurs dans les pays du Tiers-Monde, ou en Russie, pour s’assurer de la sincérité des scrutins? Franchement, ça me dépasse. Tout le monde a l’air de trouver ça normal! La prochaine fois, comme le suggère ce groupe facebook créé ce week-end, il faudra demander aux personnels de l’OSCE de se poster rue de Solférino.

D’autant que c’est un secret de polichinelle. Comment se fait-il que depuis des années, les soupçons de tricherie soient connus de tous les spécialistes du PS, de la politique, et même au-delà? Parce que jusque là, cela ne remettait pas en cause un enjeu aussi important qu’aujourd’hui, c’est-à-dire ni plus ni moins que la présidentielle de 2012. Celui qui tiendra les rênes du PS aura la force de frappe. Celui qui ne l’aura pas, un peu comme Villepin pour l’UMP, en 2007, n’aura plus qu’à se coucher d’avance.

Reste que comme le note Nick Carraway, la fraude n’a pu jouer qu’à la marge, et la réalité est là : le PS est coupé en deux, ingouvernable. Et en attendant la réunion du conseil national du parti, mardi soir, il n’y a plus d’opposition en France. C’est bien simple : elle n’existe plus. Pendant les quinze prochains jours, on ne l’entendra plus qu’au tribunal. J’en connais qui doivent se frotter les mains.

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